Turbulences n Une journée de championnat a suffi pour que le corps fragile des entraîneurs connaisse des perturbations. Le WA Tlemcen a poussé Lekkak vers la sortie et la JS Kabylie envoie Chay à… l'hôpital ! Si dans le monde de la balle ronde, le métier d'entraîneur est devenu de plus en plus instable, en Algérie il l'est encore pire. A InfoSoir, cela est devenu une coutume de suivre de plus près l'évolution de ce corps durant toute la saison, car il faut reconnaître qu'il s'agit d'un des maillons les plus faibles de notre football freinant tout travail en profondeur et à moyen, voire à long terme. Le simple fait que trente-neuf entraîneurs ou staffs techniques se soient relayés à la tête de treize clubs de la Nationale I, en une saison (trois clubs, l'ASO, le PAC et le CAB, faisant exception), est hallucinant et mérite d'être inscrit au Guinness. Et la tendance s'est encore confirmée en ce tout début de saison : les entraîneurs continuent de faire les frais des humeurs et des incohérences des dirigeants de clubs. C'est ainsi que deux techniciens, deux hommes aux cheveux grisonnants, ont été poussés, l'un vers la sortie (Mohamed Lekkak) et l'autre vers… l'hôpital (Jean-Yves Chay). Un troisième, Hocine Zekri, a été démissionnaire la veille du match de la seconde journée qui a opposé son équipe, le CA Bordj Bou-Arréridj, au Paradou AC. Le quatrième, en l'occurrence Mahmoud Guendouz, a déjà plié bagage après deux piges pour reprendre le chemin du Liban où l'équipe d'En Nedjma l'attend avec impatience pour faire reprendre vie au foot après la guerre. Qu'en sera-t-il pour la suite de la saison ? Si la tendance de l'été 2006 a été plutôt calme du côté des mouvements des entraîneurs, le début ou le reste de la saison risque d'être, comme d'habitude, très mouvementé. Pourtant, les coachs que nous venons de citer, hormis Mahmoud Guendouz qui est revenu au pays à cause de l'agression israélienne sur le Liban, étaient inscrits dans la durée et partants pour une longue saison. Mohamed Lekkak a fait les frais de la déconvenue de son équipe lors de la première journée face au PAC (1-4), alors qu'il avait amplement contribué au sauvetage du Widad de Tlemcen la saison dernière, tout en donnant leur chance à plusieurs jeunes de confirmer leur talent. Il a suffi d'un match pour qu'il prenne sa valise et permette à un autre entraîneur, Abdelkrim Bira, de le remplacer sans toutefois faire mieux puisque l'équipe s'est fait accrocher à domicile le week-end dernier par le CA Batna. Pour l'entraîneur du CABBA, le point de discorde avec les dirigeants ce sont les objectifs assignés au club. Le technicien, plus connaisseur et plus réaliste, table sur le maintien, un avis que ne partagent pas les dirigeants qui, eux, voient plus grand et affichent plus d'ambitions, à savoir faire mieux que la cinquième place de la saison précédente et aller le plus loin possible en Ligue des champions des clubs arabe. Ce débat «d'idées» avait poussé Zekri à démissionner la veille du match contre le PAC et il a fallu toute la sagesse de certains proches du club pour le dissuader à suspendre sa décision et coacher l'équipe. Mais rien ne dit que le différend est aplani et que Zekri restera toujours au CABBA.