Exploit n L'équipe du Liban de basket-ball, victorieuse de la France au Mondial-2006, a redonné, hier, mercredi, le sourire à son peuple, après un mois de guerre. Cette guerre avait incité les téléspectateurs à regarder plus les informations que les compétitions sportives. «J'ai perdu beaucoup de choses ces dernières semaines, pour ainsi dire tout. Ma maison à Tyr a été détruite et des amis sont morts dans des bombardements israéliens», a affirmé Ahmad Zein, un employé de 24 ans, réfugié à Beyrouth. «Mais ce résultat contre la France m'a confirmé que les Libanais ont la volonté de survivre», a-t-il ajouté. Au tour préliminaire, dans le groupe A à Sendai, le Liban a battu hier mercredi la France 74 à 73. Il s'agit de la deuxième qualification du pays du Cèdre pour le Mondial de basket-ball, puisqu'il avait terminé dernier de la précédente édition en 2002 à Indianapolis aux Etats-Unis. «J'offre ce match aux Libanais qui ont vécu des moments terribles car ils ont aussi le droit d'avoir de la joie, de sentir un peu d'espoir», a expliqué le chef de la délégation Georges Kelzi. «Je pense qu'aujourd'hui ils sont contents et j'espère qu'ils le seront dans le futur.» Pour arriver au Japon, la délégation libanaise a quitté Beyrouth la peur au ventre pour rejoindre la Jordanie par la route en croisant les carcasses calcinées de voitures. «Franchement, je n'ai pas vu le match dès le début, mais les cris de mes voisins m'ont fait comprendre qu'il se passait quelque chose», a expliqué Mahmoud Tawil, un ingénieur de 40 ans. «Dans la dure situation que nous avons vécue ici, cela nous fait le plus grand bien», a-t-il ajouté. «C'est un jour historique pour le sport libanais car c'est la première fois qu'une équipe de notre pays arrive au niveau mondial et je crois que l'on a atteint notre objectif, quel que soit le résultat des prochains matches», a affirmé Zaïd Khiyameh, directeur général du ministère de la Jeunesse et des Sports. Lorsque le match s'est terminé, une clameur a été entendue dans la capitale: il ne s'agissait pas d'un cri de tristesse ou de détresse mais un cri de joie et d'allégresse.