Le basket-ball est une discipline qui a toujours marqué la ville de Ténès. Dans les cafés et la Pointe des blagueurs, un promontoire qui domine le Cap Ténès, les ténèsiens parlent, non pas de football, mais de basket-ball. Cette discipline s'est souvent confondue avec l'histoire de la ville et de ses habitants. « D'une certaine manière, les habitants de Ténès sont prédestinés à cette discipline», dira M. Allal Assenouni, président de l'Union sportive de Ténès (UST). Et, pour replacer le basket-ball ténésien sur la scène sportive nationale, les anciennes gloires de la ville ont relancé leur association (UST). Aujourd'hui, et seulement après trois années de travail, le résultat est plus que satisfaisant. Le bilan est positif et les dirigeants ont atteint leur principal objectif. Ce qui n'a été au début qu'un moyen de préserver les jeunes des différents fléaux sociaux est devenu une association qui peut croire en un avenir meilleur. «Les équipes de l'UST (minimes, cadets, juniors) ont joué cette saison les play-off», déclare M. Assenouni. L'engouement est important et l'association compte plus d'une centaine d'athlètes. Contrairement aux deux précédentes saisons, l'UST a évolué cette année dans la ligue de Tipasa. « Les deux premières saisons, nous avons évolué dans la ligue de Chlef. Mais le niveau de la compétition n'est pas élevé. C'est pour cette raison que nous avons préféré s'affilier à la ligue de Tipasa», selon le président de l'association, ajoutant qu'actuellement, «nous sommes satisfaits du niveau de la compétition», qu'il qualifie de relevé. Par ailleurs, il a mis l'accent sur les nets progrès des différentes catégories de l'association. Mais l'appétit vient en mangeant et il est question à présent de regarder vers d'autres cieux en se fixant des objectifs encore plus grands. A présent, il faut former une équipe senior capable de rivaliser avec les clubs les plus prestigieux du championnat national. Effectivement, l'UST ne possède pas une équipe senior. «Nous ne possédons pas d'équipe senior. L'association veut la construire par les petites catégories», poursuit M. Assenouni, ajoutant que «nous nous consacrons actuellement à la formation et l'encadrement pour créer une équipe senior». L'association projette également de créer une équipe féminine. LE MANQUE D'INFRASTRUCTURES, PRINCIPAL SOUCI DE L'ASSOCIATION Pour diriger une association, il faut avoir des fonds. Sur ce plan, M. Assenouni explique que l'UST bénéficie de trois sources de revenus. «Nous bénéficions d'une aide du fonds de la wilaya de Chlef, des subventions de l'APC de Ténès et des sponsors (Entreprise portuaire de Ténès). Cependant, le président de l'UST a mis l'accent sur le budget réduit de l'association et le manque d'infrastructures. Dans ce sens, M. Boukhedia El-Hbib, un dirigeant de l'association, que pour leur deuxième saison dans la ligue de Chlef, l'association n'a obtenu que « 80 000 DA pour le financement». «Nous essayons souvent de gérer la situation pour ne pas avoir des déficits budgétaires», affirme-t-il, ajoutant que la section de basket-ball n'a pas de terrain. Mais le plus important pour l'association c'est l'acquisition d'un terrain de basket-ball. «Nous ne possédons pas notre propre terrain de jeu». En effet, à Ténès, il n'y a qu'une salle omnisports et un ancien terrain de basket-ball, tous deux en mauvais état. «Non seulement les deux terrains manquent d'eau et d'électricité, mais sont aussi dépourvus de tableau électronique, or, pour cette discipline, le temps est très important», souligne M. Assenouni. M. Boukhedia a également souligné le fait que l'association s'est adressée aux autorités locales, mais «pour l'instant, nous n'avons obtenu que des promesses sans lendemain». L'UST C'EST AUSSI L'ANCIENNE GLOIRE DES ANNÉES 1960/1970 En effet, l'histoire de l'UST remonte à la période coloniale. A cette époque, l'association portait le nom de l'UST (Union sportive de Ténès), mais avec la réforme des années 1980, elle a changé de nom pour devenir l'Itihad Riyadi Baladiat Ténès (IRBT) (comportant une équipe de basket-ball, de handball et de football). «Nous avons même affronté l'équipe nationale de France dans les années 1950», raconte M. Boukhedia, l'une des anciennes gloires du basket-ball ténésien. Mais l'équipe de France n'est pas la seule à avoir foulé le terrain de basket-ball de Ténès. En 1964, dans le cadre d'une tournée organisée par la Fédération algérienne de basket-ball, l'UST s'est mesurée avec l'équipe universitaire du Michigan, poursuit-il. A cette époque, «nous jouions dans le championnat régional centre, avec l'USMA, le MCA, l'ASPTT, la SCNCFA et le Rama». Cependant, le manque d'infrastructures et de moyens financiers, dans les années 1990, a plongé l'IRBT dans une période sombre avec la disparition de la section. Néanmoins, La nouvelle équipe de l'UST s'active à redonner ses lettres de noblesse au basket-ball dans une ville où le sport est une seconde nature.