Le 14e sommet du Mouvement des Non-alignés (MNA) cherchera, à La Havane, un nouveau souffle contre Washington. Venus d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement et quelque 3 000 délégués représentant 140 pays vont, une nouvelle fois, se pencher sur les thèmes traditionnels du mouvement, pauvreté, développement et injustice, tout en recherchant une difficile unité sur les questions brûlantes du moment à savoir le programme nucléaire iranien et la situation au Proche-Orient notamment. Le sommet se déroulera dans une situation inédite à Cuba. Fidel Castro, toujours en convalescence, sera le chef de la délégation cubaine, et son frère Raul le second chef de la délégation. Parmi les observateurs, les Etats-Unis ont décidé d'ignorer une rencontre qu'ils estiment d'avance dirigée contre eux. Selon le projet de déclaration finale, le sommet devrait dénoncer «l'unipolarisme» et les visées de domination hégémonique dans les relations internationales, de même que les modèles «néolocaux» imposés dans le cadre de la mondialisation en cours. Assuré du soutien cubain, l'Iran va tenter d'avaliser sa thèse sur le caractère pacifique de son programme nucléaire. Le Venezuela d'Hugo Chavez recherchera, pour sa part, des soutiens pour arracher une place de membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Cuba, qui prendra à cette occasion la tête du mouvement pour trois ans, proposera, aux non-alignés, un programme d'action concrète dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'énergie.