Alors que plusieurs établissements scolaires ont connu un nouveau débrayage à travers plusieurs wilayas du pays, le ministre de l?Education nationale préfère faire la sourde oreille en choisissant de se réunir au siège de son département avec les représentants de la Fédération nationale des travailleurs de l?éducation (Fnte), affiliée à l?Ugta. Lors d?une conférence de presse, tenue à l?issue de cette rencontre, le ministre ne va pas par quatre chemins pour expliquer sa position envers les grévistes. Il refuse, en fait, le dialogue avec les deux syndicats autonomes, à savoir le CLA et le Cnapest, pour lesquels il ne reconnaît pas une représentativité à l?échelle nationale. Pourtant, rappelons-le, ces deux organisations sont à l?origine de la majorité des mouvements de protestation lancés depuis l?année dernière. «Aucun dialogue avec des organisations illégales n?aura lieu», dira-t-il fermement. Des rencontres sont programmées entre le ministre et des syndicats, tels que l?Unpef et le Satef, pour faire le bilan de la rentrée et étudier les problèmes qui se posent. Apparemment, la menace brandie par les enseignants de recourir à une grève illimitée et le spectre d?une année blanche qui se profile à l?horizon ne semblent pas infléchir la position du premier responsable du secteur qui reste catégorique : «Le gouvernement est respectueux des lois de la République et ne peut travailler qu?avec des organisations reconnues légalement.» Le ministre justifie, encore une fois, sa position par le fait que «la justice a confirmé l?illégalité de ces deux organisations». Pourtant, le porte-parole du CLA, M. Redouane Osmane, arrêté puis relâché par les éléments des forces de l?ordre lors de la manifestation des enseignants, persiste : «Je défie Benbouzid de me montrer la notification de la justice pour que je puisse faire un pouvoir en cassation.»