Réforme n Le secteur de l'éducation va connaître de grands changements avec l'application de la nouvelle loi d'orientation de l'éducation. Quelque 55 textes de loi, dont 17 projets de décrets exécutifs, ont été élaborés par les services du ministère pour prendre en charge les différentes mutations qu'a connues le pays dans les différents domaines. Cette batterie de textes vient remplacer l'ancienne loi devenue, aux yeux des spécialistes, dépassée par le temps, et, par conséquent, obsolète. Ce nouveau dispositif réglementaire de la loi d'orientation n°08-04 sur l'éducation nationale, a été au centre des débats de la conférence nationale des directeurs de l'éducation des 48 wilayas du pays qui a eu lieu, hier, au cercle de l'armée à Béni Messous. Présidée par le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, cette rencontre qui a regroupé les représentants de la famille de l'éducation (syndicats d'enseignants, chefs d'établissement et l'association des parents d'élèves), s'inscrit dans le cadre des rencontres visant l'enrichissement de cette nouvelle loi. S'agissant des nouveautés apportées dans le cadre de la nouvelle réglementation, M. Benbouzid a souligné lors de son intervention, que «dorénavant, la protection de tous les acteurs de l'éducation sera garantie par la loi.» Selon le ministre, qu'ils soient chefs d'établissement, enseignants ou gestionnaires, leurs droits sont réglementairement fixés». «C'est dans ce cadre que sera élaborée une charte de l'éthique et de la déontologie», a-t-il ajouté. Sur un autre registre, le premier responsable de l'éducation indiquera que l'interdiction du châtiment corporel et de toute forme de violences sera dorénavant codifiée à travers les textes d'application. Autre sujet de préoccupation qui sera pris en charge dans le cadre de ces projets, la carte scolaire qui, en étant intégrée dans la politique générale de l'habitat et de l'aménagement du territoire, permettra, explique le conférencier, d'éradiquer la double vacation, d'homogénéiser les paramètres de scolarisation intra et interwilayas et de fixer le degré de responsabilité de chaque instance de la carte scolaire. La préservation et la protection des établissements scolaires contre l'utilisation de l'école à des fins politiques et partisanes et des déviances de leur mission naturelle d'éducation, figurent également parmi ces nouveaux projets de textes d'application. Cette nouvelle loi prévoit, aussi, la création d'un conseil national des programmes pédagogiques, instance scientifique et pédagogique autonome, chargé de la conception et de l'élaboration des programmes. D'autres projets de textes d'application relatifs à la réorganisation des cursus scolaires, du primaire, moyen et secondaire, aux conditions d'enseignement des langues étrangères et de de la langue amazighe «seront élaborés dans le but de doter le secteur de l'éducation nationale d'instruments réglementaires de premier plan», explique l'orateur. Outre cela, les parents d'élèves seront dorénavant associés à la gestion des établissements scolaires. Les écoles primaires auront leur propre budget l Revenant sur la question de la gestion des budgets des établissements scolaires, le ministre de l'Education a annoncé qu'à partir de l'année prochaine les écoles primaires qui étaient auparavant une annexe des collèges, auront leur propre budget. L'objectif vise à bien gérer et surtout à contrôler les deniers publics, afin d'éviter la dilapidation des fonds. Taux de suivi des grèves 2% pour le ministère, 94% pour les syndicats ! l Le taux de suivi des grèves entamées dans le secteur de l'éducation a fait l'objet d'une bataille de chiffres entre, d'une part, le ministère de tutelle et, d'autre part, les syndicats des enseignants et les représentants des adjoints de l'éducation. En effet, le ministre de l'Education affirme que le taux de suivi des grèves déclenchées dans le secteur (la grève des enseignants et celle des adjoints de l'éducation) ne dépasse pas les 2%. En revanche, les syndicats ont annoncé un taux avoisinant les 94%. Commentant le taux avancé par le ministre, Meziane Meriane, chef du Snapest et porte-parole de l'intersyndicale, dira que ce chiffre de 2% devrait faire réagir les responsables de l'éducation. «Admettons que le taux de suivi de la grève soit de 2%, même cela est énorme. Alors, pourquoi nos responsables ne prennent-ils pas les revendications en charge ? c'est là, la question qui se pose», dira notre interlocuteur. Cela dit, si la tutelle continue à faire la sourde oreille, les syndicats n'excluent pas de durcir le ton en appelant à d'autres grèves dans les prochains jours.