Ville de l'Ouest algérien, située à 42 km à l'est d'Oran, au débouché de l'oued Magoun, Arzew est, aujourd'hui, surtout connue comme un grand port pétrolier ; mais la ville semble avoir joué un rôle dans l'histoire. Les Romains l'appelaient Portus Magnus, nom qui signifie «le grand port» et qui désignait non pas l'Arzew actuel, mais Bethioua, à 9 kilomètres au sud-est. Le grand port est l'exact équivalent de l'arabe Mers el-Kébir, nom d'un autre port proche qui, lui, s'appelait dans l'Antiquité Portus Divini. Avant les Romains qui lui ont donc attribué le nom de «grand port», Arzew, qui a été un comptoir phénicien situé au fond d'une baie bien protégée des vents, a fourni un excellent abri aux navires des marins qui venaient du Levant commercer tout au long des côtes du Maghreb. Après la chute de Carthage, la région a dû passer aux mains de Massinissa et, à l'annexion de l'Afrique, à celles des Romains. C'est par le port de Portus Magnus, bien protégé par la corne rocheuse de Mers el-Hedjadj, que partaient vers l'Europe les productions, notamment les céréales, des riches plaines oranaises. Au vu des vestiges qui subsistent à Bethioua, la ville romaine a dû être importante. (à suivre...)