Niveau n La direction de l'environnement a cadastré, dans la wilaya, pas moins de 2 800 tonnes de déchets stockés au niveau des différentes unités industrielles de la région. C'est ce qu'a annoncé un représentant de cette direction, à l'occasion du troisième séminaire sur l'environnement organisé par l'université de Tizi Ouzou. L'Entreprise nationale d'électroménager (Eniem) stocke, à elle seule, pas moins de 500 tonnes de déchets. Les unités industrielles de la wilaya de Tizi Ouzou, en se conformant aux règles de la protection de l'environnement et encouragés par la prime de stockage, ont amassé des quantités importantes de substances dangereuses qui ont été stabilisées au niveau de stations de neutralisation. Mais actuellement, ces déchets constituent une véritable préoccupation pour lesdites unités, qui ne trouvent pas de solution pour s'en débarrasser. L'Eniem s'est adressée à la communauté universitaire en 2004 lui lançant un véritable SOS pour l'aider à se débarrasser de 500 tonnes de déchets stockés au niveau de la station de neutralisation de Oued Aïssi. Un cadre de cette entreprise a déclaré à ce propos que l'Eniem a fait un énorme travail en matière de dépollution. «Nous avons tenu compte dans notre gestion de cette préoccupation en installant une station de neutralisation afin d'éviter toute pollution de l'environnement. Les produits de traitement de surface sont acheminés vers cette station qui contient aujourd'hui 500 tonnes de boues. Ces dernières contiennent entre autre du cyanure et du chrome qui sont hautement toxiques.» «Avec son extension, l'Eniem a supprimé totalement les procédés au cyanure. Par ailleurs, et toujours dans le cadre de la protection de l'environnement, nous avons également éliminé les CFC», poursuit ledit cadre de l'Eniem, qui a sollicité l'université pour trouver une solution au problème. Le directeur de l'environnement a, pour sa part, confirmé que «l'entreprise est encombrée. Pire on redoute qu'un important événement sismique vienne à se produire car il y a un risque de déversement desdits déchets ce qui serait fatal pour l'environnement». En juin 2004, le directeur de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou avait annoncé qu'un centre national de stabilisation des déchets industriels serait prochainement créé pour prendre en charge le problème des déchets stockés. En juin 2006, soit deux années plus tard, rien n'a été fait. On se complait dans les statistiques en continuant à compter les tonnes de déchets stockés. En sus de cette situation, la direction de l'environnement a également évalué les volumes des rejets liquides industriels et qui se déversent dans la nature à 7 400 m3/j. Par ailleurs, les 560 huileries de la wilaya génèrent environ 24 840 m3 de margine (un produit toxique) à travers la campagne. Un représentant de la direction de l'environnement a annoncé que «dans le diagnostic fait sur les installations de traitement des rejets industriels, nous avons constaté la vétusté des équipements de traitement, ce qui engendre des impacts en matière de dégradation du cadre de vie des citoyens et des ressources naturelles existantes». A tous ces rejets s'ajoutent les eaux usées qui se déversent à ciel ouvert. Sur les 53 millions de mètres cubes rejetés annuellement, une grande partie se déverse dans la nature. Les stations d'épuration de la wilaya de Tizi Ouzou, qui sont à l'arrêt, font l'objet d'une opération de réhabilitation.