Résumé de la 15e partie n Les passagers, d'abord inquiets que le bateau s'arrête, sont rassurés par les membres de l'équipage : le «Titanic» a heurté un iceberg, mais on repart dans une heure tout au plus... C'est au capitaine Smith que le colonel Archibald a posé la question et c'est Ismay, le directeur, qui a répondu. Il a dit que ce n'était pas grave et que le bateau allait repartir dans une heure, mais le colonel ne le croit pas : le capitaine Smith paraissait grave et l'ingénieur Andrews sombre. Les trois hommes lui ont semblé nerveux et l'ingénieur même très pâle, comme si quelque chose de grave s'était produit ou allait se produire. Les trois hommes sont partis mais on les aperçoit encore, au bout du couloir. En quelques pas, il les rejoints. «Capitaine Smith...» L'officier s'arrête et se tourne vers le colonel, tandis que le directeur et l'ingénieur poursuivent leur marche. «Capitaine, dites-moi... — Colonel, ayez la bonté de retourner auprès de vos amis, nous devons, le directeur, l'ingénieur et moi, faire le point de la situation... — C'est donc grave ?» Le capitaine hésite, puis lâche : «Oui, nous avons heurté un iceberg qui a endommagé la coque... — C'est sérieux ? — Oui, mais gardez cela pour vous. N'en dites rien à vos amis de peur qu'ils n'ébruitent la nouvelle et que cela provoque la panique à bord ! — Vous avez ma parole, capitaine !» Le colonel Archibald retourne auprès des bridgeurs qui n'ont pas quitté leur place et qui, dès qu'ils le voient, se mettent à le plaisanter. «Alors, colonel, combien nous reste-t-il à vivre ? — Le bateau a de sérieux pépins ? demande un autre, nous allons couler, personnes et biens ? J'aurais au moins le temps de finir cette partie de bridge ?» Un des hommes qui s'est levé pour aller chercher un verre revient, alarmé : «D'après le barman, nous avons heurté un gros iceberg, la coque serait sérieusement endommagée ! — C'est faux, dit aussitôt le colonel, le choc a été très léger ! — En tout cas, nous allons savoir si le “Titanic” est aussi invulnérable qu'on le prétend ! Rappelez-vous les articles dans la presse, les prospectus publicitaires : le “Titanic” est invincible, le “Titanic” est insubmersible... aucune tempête, aucun choc n'est en mesure de le faire chavirer ! — Vous croyez à la publicité ? dit un des joueurs. — Pardi, puisque j'ai pris un billet sur le “Titanic” !» Ses amis éclatent de rire. Le colonel appelle le barman : «Un brandy, s'il vous plaît !» (à suivre...)