"Raisons" Le début de la saison estivale 2003 a enregistré une baisse sensible de fréquentation des plages. Tous ceux qu?on a approchés lors de notre tournée dans les plages dépendant des communes de Douaouda et de Zéralda nous l?ont affirmé : il y a moins d?estivants cette année par rapport aux saisons précédentes. Que ce soit à la plage Colonel Abbas, celle de Djillali-Khelloufi ou la plage familiale de Zéralda, les amateurs de la grande bleue n?étaient pas nombreux à s?y faire plaisir. Cela est-il dû aux rumeurs persistantes faisant état de cas de maladies contractées sur les plages ? Ou au fait que notre tournée ouvrable coïncidait avec un jour ? Ou alors pour d?autres raisons ? En discutant avec un agent de la Protection civile travaillant sur la plage Colonel Abbas, il nous apprendra qu?« il y a peut-être une baisse dans la fréquentation des plages cette saison, mais pas au point de dire que les gens ne vont plus à la mer. Chaque jour, des personnes viennent ici, seules ou accompagnées, pour profiter des plaisirs de la mer». Pourquoi cette baisse ? A cette question, notre interlocuteur ne trouve pas de réponse précise. Pour autant, il a tenu à signaler qu?à sa connaissance, aucun cas de maladie n?a été enregistré sur la plage où il exerce. Mohammed, 50 ans, est vendeur de cigarettes, de gaufrettes et de jus sur la plage Djillali Khelloufi. Il connaît très bien les lieux. Pour lui, il n?y a aucun doute : les gens fréquentent moins les plages cette saison. «Depuis le début du mois de juillet surtout, je travaille de moins en moins. L?affluence est tellement faible que je rentre chez moi vers 14 h. C?est vrai, le week-end, il y a plus de monde, mais pas comme les saisons passées », dit-il. A son avis, il y a un tas de raisons qui ont fait que les gens « boudent » la mer. « Vous savez, on ne peut pas dire que ce sont les seules rumeurs quant aux cas de maladies contractées sur les plages qui sont derrière cette baisse d?affluence. Quand les familles ne trouvent pas de commodités pour passer un bon moment au bord de la mer, c?est sûr qu?elles préférèrent aller ailleurs ou rester carrément à la maison. De plus, il ne faut pas oublier les conséquences du séisme du 21 mai dernier. Chacun retient que son épicentre était Zemmouri, en pleine mer. Ce qui fait qu?on a de plus en plus peur d?aller à la mer puisque cela constitue un véritable danger », précise Mohammed. Pour sa part, Sid-Ali, 22 ans, «loueur» de parasols sur la plage Colonel Abbas, pense que si la fréquentation des plages, du moins celle où il est « installé », a sensiblement baissé cet été, c?est parce qu?on ne met pas souvent à la disposition des estivants les moyens dont ils ont besoin. « Regardez, c?est un véritable désert. Les familles ne peuvent franchement pas venir ici, car elles n?y trouvent pas de tentes. Seuls les parasols sont tolérés ici. Pas question de tentes. Cette décision a été prise cette année. Et les conséquences, on les voit aujourd?hui : il y a moins de familles qui fréquentent cet endroit », note-t-il, l?air sûr. Et les rumeurs de maladies sur les plages ? « Pour être honnête avec vous, j?ai entendu parler de ça. Mais personnellement, je ne connais pas de personnes qui en ont été victimes. Ce dont je suis sûr, c?est que les enfants de notre quartier se baignent chaque jour ici depuis le mois de juin, et aucun n?a contracté une quelconque maladie», répond Sid-Ali. Avant d?ajouter : «La baisse de la fréquentation des plages apparaît plus clairement dans les hôtels. Ces derniers sont de loin moins fréquentés que d?habitude.» En quittant la côte ouest d?Alger lundi soir, on avait l?impression que l?été n?y était pas encore installé, tellement la circulation était fluide. Et dire qu?on était un ?7 juillet !