Résumé de la 21e partie n On réveille les passagers de première classe pour leur demander de rejoindre le pont, où des canots sont mis à leur disposition... Le capitaine Smith a donné l'ordre que les bars restent ouverts et toutes les lumières allumées ; même l'orchestre s'est mis à jouer : il faut donner l'impression que la situation n'est pas catastrophique. En effet, le capitaine Smith, surnommé «le capitaine des millionnaires», voulait avant tout rassurer les riches passagers des premières classes : rien de cela n'est fait pour les classes inférieures. Les grilles qui font communiquer les classes ont été fermées dès le signalement de la catastrophe : pas questions que les pauvres ne viennent se mêler aux riches ! Archibald Gracie, qui croit naïvement que les classes inférieures bénéficient du même traitement, va réveiller quelques amis. «Laissez-nous dormir, mon ami ! — Réveillez-vous, on évacue le bateau !» Et il doit expliquer aux mines effarées qui l'accueillent la situation. «Alors le bateau va couler ? — Pas avant longtemps... Nous avons le temps de partir tous !» Il rassure comme il peut. Certains passagers, verts de peur, essayent de se donner des raisons d'espérer. Une dame saisit un officier par le bras : «Ce n'est pas grave, n'est-ce pas ? — Non, madame ! — Le “Titanic” est insubmersible, on nous l'a répété des dizaines de fois... La White Star n'aurait pas engagé sa réputation pour rien ! — Bien sûr madame, mais il faut monter sur le pont ! Nous n'avons pas de temps à perdre ! — Juste ciel ! j'ai oublié mes bijoux... Je dois retourner dans ma cabine ! — On vous les apportera, il faut aller vite sur le pont ! Une autre dame, elle, est optimiste et rassure une autre passagère qui s'est mise à pleurer. «Pourquoi vous inquiéter ? Quand nous avons embarqué à Southampton, j'ai demandé à un officier si le bateau était sûr, il m'a répondu qu'il était insubmersible ! — Pourquoi alors nous mettre dans les canots de sauvetage ? — Simple mesure de prudence, moi, j'ai confiance !» Les officiers et les stewards s'impatientent. «Allez, allez, tous au pont !» Certains traînent des valises. «N'emportez rien avec vous ! «Mes bijoux !» «Mes toilettes... Elles coûtent une fortune.» — Ordre du capitaine, madame, on ne peut rien emporter dans les canots... Mais s'il reste de la place, on songera à prendre des bagages ! — Alors, n'oubliez pas les miens, s'il vous plaît !» (à suivre...)
