Hostilité n L'armée israélienne a effectué, samedi soir, une nouvelle incursion dans la bande de Gaza, pénétrant sur deux kilomètres dans la localité de Beït Hanoun. Soutenus par des appareils de l'armée de l'air, plusieurs dizaines de blindés, des bulldozers et des véhicules militaires sont entrés par l'est dans Beit Hanoun et ont fermé l'entrée sud de la localité. Ils ont coupé la rue Saladin, principal axe routier reliant le nord au sud de la bande de Gaza et Beït Hanoun à la ville de Gaza. Selon des témoins, des soldats ont pris position sur de hauts bâtiments de la localité. Plus tôt samedi, neuf Palestiniens ont été tués dans des opérations lancées par l'armée israélienne dans la bande de Gaza après que trois Israéliens eurent été légèrement blessés vendredi dans la ville israélienne de Sdérot par des roquettes tirées depuis la bande de Gaza. Depuis que les militaires israéliens ont obtenu jeudi le feu vert du gouvernement pour intensifier leurs opérations, 22 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, selon un bilan palestinien. Le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a, selon la radio publique israélienne, confirmé l'ordre à l'armée de «renforcer l'offensive», peu après les tirs de roquettes vendredi contre Israël. Depuis le 28 juin, soit trois jours après la capture d'un de ses soldats à la lisière de la bande de Gaza, l'armée israélienne a multiplié les opérations dans ce territoire pour obtenir la libération du militaire et «mettre fin aux tirs de roquettes sur Israël», selon les responsables israéliens. Plus de 240 Palestiniens ont été tués depuis dans ces opérations. Le gouvernement Hamas a dénoncé dans un communiqué à Gaza ces «crimes odieux perpétrés contre des civils, qui marquent une volonté d'escalade militaire de la part du gouvernement d'occupation». Il a appelé la communauté internationale à «intervenir pour mettre fin à ces crimes» et lancé un appel à «l'unité palestinienne», en allusion aux violences ayant opposé ces dernières semaines des partisans du Hamas à des militants du Fatah et qui ont fait une dizaine de morts. Les deux mouvements ne sont toujours pas parvenus à surmonter leurs divergences pour mettre en place un cabinet d'union nationale et ouvrir la voie ainsi à une reprise des aides financières et économiques directes aux Palestiniens, suspendues depuis l'arrivée du Hamas au gouvernement en mars.