Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs vient de rendre publique une fetwa appelant les citoyens à verser la zakat el-Fitr en espèces, 70 dinars par personne, aux fonds mis en place dans les mosquées à cet effet, a affirmé ce matin Mohamed Aïssa, directeur de l'orientation religieuse et de l'enseignement coranique au ministère, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «Donner de l'argent est actuellement la fetwa référentielle qui doit être appliquée par tous les imams et dans toutes les mosquées du pays. L'Algérie est un pays moderne, civilisé et qui se conforme à l'interprétation contemporaine du Coran El-Idjtihad. Verser la zakat en argent est le seul moyen d'aider les nécessiteux et de relancer des projets d'investissement», a-t-il expliqué. Concernant les imams qui appellent les fidèles à ne pas se conformer aux directives de la tutelle, Mohamed Aïssa a souligné que ces derniers seront immédiatement soumis à un contrôle par le conseil scientifique de la wilaya et ils seront appelés par la commission de discipline de la wilaya en cas de récidive dans leurs «manœuvres». Une directive a été envoyée dans ce sens aux directeurs des affaires religieuses des wilayas et «les inspecteurs sont vigilants pour appliquer à la lettre cette directive». Ceux qui prêchent contre cette décision sont «ceux qui bénéficient de cette pratique religieuse qui se faisait de façon occulte. Ils avaient des avantages sociaux parce que ce sont eux qui rassemblaient la zakat et la distribuaient à ceux qu'ils veulent gagner à leur doctrine». L'invité de la radio a, par ailleurs, affirmé que l‘Etat est déterminé à faire barrage à tous ceux qui persistent à instrumentaliser ce pilier de l'islam. Evoquant l'usage fait des fonds de la zakat, Mohamed Aïssa a rappelé que 37% de ces fonds (1 milliard de centimes en 2005) est orienté vers l'investissement sous forme d'octroi de micro-crédits aidant à la création d'emplois. Toute personne dont le salaire est inférieur au Snmg (12 000 DA) est considérée comme nécessiteuse et ouvre droit à la réception de la zakat. En 2005, le nombre de familles ayant bénéficié de cette pratique a été de 62 000.