Enjeu n Ces élections doivent mettre un terme à une transition politique initiée en 2003 après une guerre régionale de près de 5 ans, ayant impliqué sept pays africains. Plus de 25 millions d'électeurs, qui ont commencé à voter ce dimanche à 6h15 locales (4h15 GMT) pour le second tour d'une présidentielle à hauts risques, sont appelés à départager entre le sortant favori Joseph Kabila et le vice-président Jean-Pierre Bemba, deux ex-belligérants de la dernière guerre sur le sol congolais (1998-2003), dont les troupes se sont affrontées à l'arme lourde du 20 au 22 août à Kinshasa à l'issue du premier tour. Ce scrutin historique, premier vote libre en 41 ans dans l'ex-Zaïre, est combiné à l'élection des députés provinciaux, dont 632 sont à élire parmi 13 476 candidats et 58 seront ensuite cooptés parmi les chefs coutumiers. Devant le centre de vote de la mairie de Goma (Nord-Kivu, Est), des files d'une vingtaine d'électeurs disciplinés se sont formées avant l'aube. «J'attends un président qui amène la paix», a expliqué Sara Biringa, 86 ans, appuyée sur un gros bâton. «Même si je ne vois pas le pays qui va se développer parce que je suis trop vieille.» Non loin, Tshoba Songwe, fonctionnaire de 44 ans, était «très fier d'élire le président». «Nous le verrons à l'œuvre, et dans cinq ans, s'il ne fait rien, nous choisirons quelqu'un d'autre.» Dans le territoire rural de Kabare, au Sud-Kivu, et à Lubumbashi, deuxième ville du pays et capitale de la riche province minière du Katanga (sud-est), certains électeurs patientaient depuis plus de deux heures devant les bureaux, dans le calme. Dans l'école du centre de Kabare, témoins des partis et observateurs ont pris leurs quartiers. Les listes d'électeurs sont bien affichées, les premiers votants accomplissent leur devoir. Lili Bohendo, une quarantaine d'années, veut «mettre fin au système 1 + 4 (un président et quatre vice-présidents, l'exécutif de la transition congolaise, ndlr) parce que le Congo a trop souffert, avec ces dirigeants qui ne voient que leurs intérêts». L'atmosphère était solennelle, moins électrique que pour le premier tour, après une campagne électorale marquée par des accrochages quasi quotidiens et parfois meurtriers en province entre partisans des deux présidentiables. Les résultats provisoires de la présidentielle seront connus d'ici au 19 novembre et ceux des provinciales le 5 décembre.