Gestion n Parmi la flore forestière de la wilaya, estimée à 166 311 hectares, le chêne-liège, qui constitue la principale essence avec 59 563 ha, est sujet, à l'instar de la suberaie algérienne, à des agressions multiples et répétées. La suberaie d'El-Tarf atteint un stade de dégradation avancée nécessitant, après une définition de l'état des lieux, réhabilitation et préservation à travers des actions à court, moyen et long termes, indique-t-on à la conservation des forêts de la wilaya. Cette situation, née de l'absence d'inventaire des suberaies publiques et privées et de cadastre forestier, a conduit à la nécessaire constitution d'une banque de données, au lancement d'une étude socio-économique pour un aménagement intégré de la forêt et la connaissance des potentialités subéreuses avec une reconstitution du chêne-liège dans son aire écologique, estime la même source. Il s'agira, à cet effet, de procéder à un recensement de la suberaie en fonction des facteurs écologiques, de la typologie des peuplements et des stations ainsi que de leurs potentialités de production, comme cela a été défini lors de la récente tenue, à El-Tarf, de l'atelier sur la gestion durable de la suberaie algérienne. Il s'agit donc de répertorier et d'identifier les produits ainsi que les activités à mener au niveau de la suberaie susceptible de générer des richesses, souligne le conservateur des forêts. Pour lutter contre les effets de la dégradation due aux incendies, il convient aussi de normaliser les tranchées pare-feu et les vides labourables pour les concéder aux riverains en vue d'améliorer leurs conditions de vie, ajoute la même source. Toutes ces actions, explique-t-on, permettront une production soutenue sur le plan qualitatif et quantitatif du liège en déterminant exactement les possibilités d'exploitation pour répondre aux besoins des industries de transformation de ce produit ligneux. A court terme, l'opération de récolte du liège doit être confiée, comme c'est le cas actuellement, à toute entreprise réalisatrice qualifiée répondant à un cahier des charges approprié avec la stricte interdiction du «tâcheronat», soutient la même source, ajoutant qu'à long terme, il s'agit de créer un mécanisme chargé de la gestion et du développement du patrimoine subéricole sur la base d'un guide répondant aux normes internationales. Ce mécanisme s'attellera à répondre aux critères de certification des suberaies en vue d'intégrer le marché international par le biais de l'exportation du liège. Pour la suberaie privée, dont la propriété n'est pas reconnue par un acte, il est proposé la délivrance d'un permis d'exploiter sur la base d'un certificat de possession. Notons que la prise en charge de cette suberaie permettra de procurer d'autres produits et services pouvant profiter aux populations riveraines, sachant que les possibilités d'exploitation annuelle du liège sont de l'ordre de 20 000 quintaux destinés essentiellement à la bouchonnerie, à l'isolation et aux panneaux de particules.