Théâtre Tag ala men tag, pièce écrite par Ahmed Rezzak, a été présentée à la salle Bleue d?El-Mougar. Interprétée par Samira Sahraoui et Ahmed Rezzak, la pièce Tag ala men tag raconte, dans un style à la fois humoristique et satirique, l?histoire d?un riche notable, haut responsable au sein de l?administration, tentant de se suicider par pendaison. Celui-ci est sauvé in extremis par une clocharde. La pièce, programmée par l?Office national de la culture et de la communication, se joue entre ces deux protagonistes, s?articule autour de leur liaison qui, au fur à mesure que les événements s?enchaînent, se renforce. Ainsi est mis en exergue le dialogue qui anime l?espace scénique, qui ponctue, selon les moments, le tempérament des protagonistes, mettant en relief la confrontation, voire la dualité de ces derniers, de véritables antagonistes puisqu?ils sont différents, qu?ils divergent sur le sens de la réalité. La pièce cristallise si bien le contraste des personnalités à travers l?attitude et le comportement des deux personnages : l?homme est riche et, malgré son bien-être, cherche à mettre fin à son existence, alors que la femme, pauvre et clocharde, prend le bon côté de la vie, et se contente de petites choses, même si sa vie est souvent amère, injuste et éprouvante. L?histoire se déroule dans un cimetière. La scène n?a pour décor qu?un banc. A l?arrière-plan, une paroi créant un environnement favorable à l?expression théâtrale, donnant un réalisme au lieu où se déroule l?histoire, où se meuvent et évoluent les personnages. L?éclairage, qui inonde et charge la scène, lui donne un aspect plus vivant, afin que le regard ne soit pas happé par le vide. C?est-à-dire qu?il agit tel un substitut. Quant au jeu scénique, il est complet. Les comédiens ont su donner à leur personnage, grâce au dialogue, une réelle personnalité. Chacun est pourvu d?une psychologie forte. Les comédiens ont étoffé leur personnage grâce à une locution franche et expressive, à leur prestance et à leur ascendant. Tag ala men tag est une critique drolatique, mais aussi parodique, mordante, de la réalité dans laquelle nous vivons ; d?ailleurs, le dramaturge s?est inspiré de l?actualité, des faits qui ont marqué la société algérienne et ébranlé l?opinion publique.