La venue de Miloud Chorfi, chef du groupe parlementaire du RND, hier, dans la wilaya d'El-Bayadh, a révélé, une fois de plus, la contradiction qui sévit au sein de l'alliance présidentielle. Initiée pour expliquer les textes de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, la conférence des cadres du RND de la wilaya a vite viré vers la situation de crise qui se profile à l'horizon dans les rangs de cette alliance. La déclaration de l'hôte d'El-Bayadh illustre parfaitement la situation des frères ennemis des trois formations de l'alliance. “Seul le programme du Président nous intéresse, l'alliance entre élus”, c'est “tag al men tag”. À ceux qui qualifient le RND de caméléon, Miloud Chorfi rétorque que son parti ne baissera jamais les armes à l'encontre des terroristes qui restent encore en activité. Quant au bilan du gouvernement que certains qualifient de négatif, l'orateur, dans des termes acerbes, invite ses détracteurs, nommément cités, à s'occuper d'abord de leurs propres problèmes avant de s'en prendre à un parti qui a de tout temps servi les intérêts de la nation. “Comment un parti qui ne peut même pas organiser une réunion dans une kasma ose-t-il dénigrer l'action du gouvernement ?” lancera M. Chorfi. Plus explicite, il dira que ceux qui veulent le changement du gouvernement se trompent de porte car seul le président de la République est habilité à le faire. Ceci avant de dire que le RND n'a contracté aucune alliance subjective, mais il l'a faite autour du programme du Président et ses élus seront présents partout pour consacrer la réussite de ce programme. D'ailleurs, le bras droit de Ouyahia n'hésitera pas à rappeler qu'au moment où il fallait appuyer la candidature de M. Bouteflika pour un second mandat présidentiel, les partis qui se targuent aujourd'hui d'avoir été à l'avant-garde, oublient qu'ils étaient en pleine crise interne. La veille, M. Chorfi avait, par ailleurs, largement défendu Ahmed Ouyahia lors du regroupement des cadres du RND à Tiaret. “Soltani a demandé, au nom de la démocratie, le départ de Ouyahia du gouvernement et nous lui répondons que seul le chef de l'Etat est habilité à un tel mouvement”. Plus loin, il s'interrogera sur l'idée du MSP qui voulait un démocrate technocrate à la tête du gouvernement. À quoi il n'a pas tourné la langue pour dire que seul Ahmed Ouyahia répond à ces critères qui lui sont une qualité incontournable. Par ailleurs, M. Chorfi étalera tout son optimisme quant à la réussite électorale en 2007 en précisant que les rangs de son parti qui comptent 2 800 adhérents en 2002 ont atteint les 4 000 actuellement. Dans ce sens, il a exhorté les militants et élus du RND à faire montre d'une telle vigilance qui pourra contrecarrer les sirènes du doute et de la déraison. Belkadem a eu droit lui aussi à des critiques acerbes du défenseur d'Ouyahia. “Quand on ne peut pas réunir une kasma, arrivera-t-on à gérer toute une nation ?” R. SALEM/A. MOUSSA