Notre pays n'est pas du tout épargné par ce phénomène qui menace l'avenir de la planète, mais le plus inquiétant chez nous est que la question n'est pas du tout cernée. Il n'y a, en effet, que très peu d'études sur le sujet et nous ne savons pratiquement rien sur les espèces disparues ou encore les régions les plus touchées par ce phénomène. Concrètement, 784 espèces animales et végétales ont disparu à jamais et 65 autres n'existent qu'en captivité ou en culture, selon le dernier rapport rendu public en mai dernier par l'Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn). Ce fut le cas notamment du mammouth, du pigeon migrateur, du grand pingouin et du dodo, ce gros pigeon terrestre incapable de voler qui peuplait l'île Maurice. Si cet animal demeure le symbole des espèces disparues, le panda est, quant à lui, «l'emblème» des espèces menacées d'extinction, dont le nombre est estimé par l'Uicn à 16 119. Selon cette organisation, «un amphibien sur trois, un quart des espèces de conifères du monde, un oiseau sur huit et un mammifère sur quatre sont en péril». Des animaux très connus tels que l'ours blanc, l'hippopotame et les gazelles, des poissons d'eau douce et des fleurs méditerranéennes sont désormais sérieusement menacés d'extinction du fait de l'activité de l'homme. A ce propos, il y a lieu de souligner que le braconnage, la déforestation, la pollution et les changements climatiques sont les principaux facteurs de ces disparitions, qui peuvent s'avérer désastreuses pour l'écosystème, à croire certaines organisations écologiques qui soulignent que l'extinction des espèces animales et végétales qui va crescendo constitue une véritable menace pour notre planète ! Selon un écologiste britannique, «si la tendance actuelle ne s'inverse pas, le monde perdra 55% de ses espèces d'ici à un siècle». Ce qui augure une véritable catastrophe écologique. Cela peut entraîner «une rupture plus ou moins importante dans la chaîne alimentaire et avoir un impact variable sur la survie des autres êtres vivants», ont prévenu d'autres chercheurs, qui ont mené une étude dans ce sens, l'année dernière, en Grande-Bretagne. Pour eux, la planète pourrait perdre jusqu'à 1/3 de ses espèces d'ici à 2050. «Nous sommes sur le point de connaître une crise majeure de la biodiversité», ont averti, pour leur part, 19 scientifiques de renommée mondiale dans une déclaration publiée dans la revue Nature en juillet dernier, tout en faisant remarquer que «l'érosion des habitats naturels et les effets du réchauffement climatique provoqués par l'activité humaine entraînent la disparition d'espèces animales et végétales à un rythme entre 100 et 1 000 fois plus rapide que la normale».