Amraoui Hassane, un peintre algérien vivant au Canada, expose, du 24 novembre au 24 décembre 2006, une vingtaine de tableaux et compositions à la galerie Contemporaine Crescent de la capitale québécoise, Montréal, dans laquelle il retrace des paysages de son enfance, dans le Sud algérien, mais aussi de différentes régions de la terre natale. Sous l'intitulé Where is the world going ? (où va le monde ?), le peintre, qui donne à voir une œuvre baignée de clarté, de lumière, de musicalité et de souvenirs fugitifs, s'investit dans un travail d'éveil, de découvertes et d'interprétation des signes et formes hérités de l'Algérie profonde, pour construire un nouveau monde de fraternité et de douceur de vivre. Son hommage à La Kahina, la remémoration de scènes de la vie quotidienne, le symbolisme attaché à la figuration de certains actes de vie, le recours au sens et au signifié des ustensiles traditionnels, la réinterprétation des gravures rupestres du Tassili à travers la libération délibérée des personnages figés par le dessin millénaire pour leur redonner vie et mouvement, dans une autre dimension spatiale et temporelle sont autant de techniques et subterfuges utilisés par l'artiste pour se fixer un nouveau monde. Amraoui maîtrise l'huile sur toile, dans son langage de signes et de formes l'abstrait se mêle au réel. Sa démarche plastique, transparence de pensées imbibées de sa jeunesse, Amraoui adopte une nouvelle technique de traits interminables, de fils entrelacés, il forme une architecture propre à chaque détail. Ses couleurs prennent des nuances chaleureuses de terre ombre, lit-on dans le catalogue de présentation de l'exposition. Natif de Ti Frene, dans le Tassili, Amraoui Hassane, installé depuis déjà plusieurs années au Canada, a participé à plusieurs expositions en Algérie, en France, en Tunisie et au Canada, donnant à voir un travail d'art prodigieux où l'on retrouve, à la fois la chaleur, les couleurs, la beauté de sites enchanteurs, mais aussi des pans d'histoire d'une Algérie millénaire. Cette superbe exposition, comme la qualifiera une religieuse lors du vernissage, Sœur Cecilia, qui a vécu dans différentes régions d'Algérie (Sud, Kabylie, Alger) entre 1945 et 1995, est un bain de fraîcheur dans la beauté des paysages et des retrouvailles heureuses avec ce qui constitue la richesse de l'Algérie : ses hommes et ses femmes, sa terre et son patrimoine culturel et historique. C'est un hommage à la beauté de notre Algérie éternelle, dira un invité à la soirée de vernissage à laquelle a pris part un public nombreux d'Algériens et de Québécois subjugués par le coloris de la palette de l'artiste qui continue d'être inspiré par la terre des ancêtres et semble trouver réponse à son questionnement existentiel.