C'est le comble du cordonnier le plus mal chaussé : le Paradou AC est un club qui a son propre stade, celui d'Ahmed-Falek d'Hydra, faisant partie du complexe sportif Ould-Moussa, mais il lui est interdit d'y évoluer. S'entraîner, oui, y jouer non ! C'est ce qu'a décidé la commission d'homologation ou du moins un de ses membres, représentant la sûreté nationale, privant les fans des Jaune et Bleu, voire les puristes tout court, de matchs de football à Hydra. Il est vrai que ce quartier a vraiment changé, passant du paisible quartier résidentiel à un carrefour commercial et d'affaires où l'on trouve plus de 500 sièges d'administration, banques, sociétés étrangères, privées ou publiques, ambassades, consulats, écoles privées et publiques, professions libérales (avocats, notaires, médecins…), sans compter tous les commerces et fast-foods de toutes sortes. Du coup, la population diurne d'Hydra a pratiquement doublé et ses besoins avec, notamment ceux d'une jeunesse avide de distractions et de loisirs. Le stade de football, pour lequel l'Etat a investi environ 40 milliards de centimes pour sa remise à neuf, représentait, depuis des années, le pôle d'attraction du quartier. Hélas, sa réouverture pour les matchs et les belles affiches n'est pas pour demain à cause de certaines pressions exercées par des nantis arrivistes ayant pignon sur rue. Les dirigeants du Paradou ont beau se démener et frapper à toutes les portes pour obtenir le droit de recevoir chez eux à la maison, en vain. Demain, ils sont invités par la Ligue nationale de football (LNF) à choisir une domiciliation définitive d'ici à la fin de la saison, reportant ainsi aux calendes grecques leur retour à Hydra. Le verdict est tombé et le PAC est prié de se trouver un autre stade ! Heureusement que la bêtise ne tue pas.