De 20 000 euros pour un garçon blond à 13 000 euros pour une fillette brune, le commerce de nourrissons balkaniques à des fins d'adoption est, en Grèce, une activité lucrative et sans grand risque, grâce à un cadre législatif propice. Le ressort de ce trafic réside dans une loi grecque qui autorise les adoptions «privées» sur la base d'un accord, devant notaire, de la mère naturelle et des parents adoptifs, explique la chef de la brigade de lutte contre le trafic d'êtres humains. Théoriquement, toute transaction financière est, bien sûr, proscrite. Sauf que de multiples intermédiaires, rabatteurs, avocats, notaires véreux ou encore gynécologues se sont engouffrés dans la brèche pour créer de véritables «PME du trafic», selon la même source. Pour un couple candidat, la procédure la plus simple consiste donc à recourir à une mère «donneuse» qui viendra accoucher dans le pays, le plus souvent recrutée dans les bidonvilles tziganes de Bulgarie ou d'Albanie.