Echarpe rouge et bleu autour du cou, la voix enrouée et le regard triste, l'entraîneur irakien du CA Batna Ameur Djamil avait du mal à s'exprimer à la fin de la rencontre qui a opposé son équipe au Paradou car il s'agissait de son dernier match avec le club des Aurès. Comme il l'avait annoncé il y a quelques semaines, Djamil, qui a passé en tout huit ans au Chabab (entrecoupés dont trois d'affilée), tire sa révérence et reprend le chemin du retour vers son pays où, selon certaines sources, la Fédération irakienne l'a sollicité pour prendre en charge la sélection nationale. Malgré les sollicitations de la direction du club batnéen et une victoire que les joueurs ont tenu à lui offrir en guise d'adieu, le maître a décidé de plier bagage tout en saluant les fidèles supporters du CAB et les dirigeants qui l'ont toujours respecté et adopté. «L'Irak ou l'Algérie, tous les deux sont mes pays et qui sait, peut-être qu'un autre jour, je reviendrai.», a déclaré Ameur Djamil. Peu médiatisé par rapport à ses collègues algériens ou autres étrangers qui ont sillonné le pays, Djamil a su accomplir un travail titanesque dans un des clubs les plus pauvres de la Nationale Une (environ 4 à 5 milliards de centimes par an) et dont l'effectif est tout juste moyen. Mais avec sa science, sa rigueur professionnelle et son sens aigu de la tactique, le technicien irakien a su façonner le CAB et lui donner une certaine âme. C'est lui qui réussira, il y a deux ans, à hisser de nouveau le club de la capitale des Aurès en Nationale Une et le quittera avec des souvenirs impérissables et un cœur gros comme ça pour l'Algérie. Merci, au revoir et à bientôt maître !