Incroyable, mais vrai : en dix ans de présence dans les Aurès, au CA Batna, l'entraîneur irakien Ameur Djamil, ne s'est jamais absenté, ni tombé malade ! Une carrière entrecoupée certes, mais lorsqu'il est en poste (c'est sa quatrième saison d'affilée), Djamil est l'exemple parfait du professionnalisme jusqu'au bout des doigts. Travailleur acharné, fin tacticien et très peu médiatisé par rapport à d'autres de ses collègues qui ont pignon sur tout ce qui véhicule l'image, le coach irakien de Batna peut-être considéré parmi les meilleurs des techniciens en activité dans notre championnat. C'est l'avis même de la plupart des entraîneurs et des observateurs qui reconnaissent en l'Irakien la compétence et la profonde connaissance de la chose footballistique. Avec peu de moyens financiers, le CA Batna s'est souvent rabattu sur les jeunes ou sur des éléments peu connus, voire moins cotés, sur le marché pour pouvoir rivaliser avec les gros bras de l'élite. Et cette sacrée mission est toujours revenue à Ameur Djamil qui façonnera à sa manière l'équipe en tirant le maximum de ses joueurs et créant à chaque fois un groupe soudé et sans faille. Jeudi dernier, au stade du 1er-Novembre de Batna, l'empreinte de l'entraîneur était visible à travers le sévère raclée (4 à 1) infligée à l'OMR El-Anasser, mais, humble qu'il est, il ne cherche jamais à en tirer un profit quelconque, ni à donner des leçons aux collègues ou aux adversaires. Ce qui lui importe le plus, ce sont ses joueurs, la maîtrise du jeu et le contrôle d'une rencontre avec un bon résultat au bout. Selon des sources bien proches du club batnéen, les dirigeants du Mouloudia d'Alger ont, à un moment donné, pensé à lui pour lui offrir la possibilité d'exercer ses bagages avec un effectif plus riche et dont la valeur intrinsèque est plus élevée. Ce qui est, en revanche, certain, c'est que les dirigeants du football irakien ont inscrit le nom de Djamil sur leur calepin et il n'est pas à écarter de le voir, un jour - peut-être proche - à la tête de la sélection de son pays. En attendant, Djamil demeure l'homme des Aurès par qui le CAB retrouve une âme et une équipe qui promet.