Ils sont quatre et ils luttent pour la même cause : rester toute la vie ennemis de Bush, le «gendarme du monde» par qui «tous les maux arrivent» et contester, chaque jour un peu plus, «l'hégémonie destructrice de l'Oncle Sam». Ces quatre sont Chavez, Morales, Ahmadinejad et le revenant Ortega qui, tels de jeunes loups, ont su investir le grand échiquier de la géopolitique planétaire, naguère réservé, dans le camp des contestataires, à des inamovibles leaders de la trempe de Castro, Kadhafi et le Nord-Coréen Kim Park, considérés de tout temps comme des parias par l'administration américaine. Dans Son choc des civilisations, Samuel Huntington prévenait contre l'avènement de leaders parias «qui pourront contester la suprématie américaine aux quatre coins du globe. Son compère, Zbigniew Brzezinski, expert des relations internationales et principal conseiller de Jimmy Carter, lui emboîtait le pas et écrivait dans son Amérique et le reste du monde que «l'émergence des nationalismes et l'éclosion de leaders charismatiques avec leur force de conviction et leur marge de manœuvre constitueront un défi pour les principaux artisans de la globalisation». Dix ans après, la prophétie de ces deux théoriciens, réputés pour être les «démolisseurs» de l'ex-Urss pour avoir joué sur le fil des droits de l'Homme et des particularismes dans les ex-Républiques soviétiques, est devenue réalité : de nouveaux présidents «contestataires» viennent d'émerger du lot en affrontant ouvertement l'administration américaine et son président qualifié de diable en personne. Dans leur discours, leurs pamphlets et leur actes, ils accusent à l'unisson les Etats-Unis de l'après-11 septembre, d'être «l'axe du mal». Portrait de quatre présidents pas comme les autres…