Analyse n Les intervenants, au cours de la table ronde, ont émis des propositions pour remédier au problème du fossé séparant la formation du marché du travail. La solution, c'est d'aller vers de véritables réformes des systèmes éducatifs dans ses différents paliers en incluant les chefs d'entreprises et les experts. Pour M. Belkhessam qui fut le plus prolifique en suggestions, une véritable mise à jour est indispensable. Il faut une révision du cursus et des programmes de formation. Revoir les systèmes d'évaluation pédagogiques et de sanction. Aller vers l'homologation et la reconnaissance des diplômes, comme l'a fait la communauté européenne avec le système LMD. Lever l'obstacle linguistique «il faut lutter contre le complexe de la langue», «nos enfant étudient 12 ans dans une langue, une fois à l'université, ils sont confrontés à une deuxième langue et probablement à une troisième dans le monde de travail», ce qui fait qu'un effort d'adaptation considérable doit être fourni avec en conséquence une perturbation certaine. Dispenser des formations multiculturelles en complément linguistique. Généraliser et vulgariser l'outil informatique, car «celui qui ne contrôle pas cet outil est considéré comme un analphabète». Introduire dans l'enseignement le système Dual ou Dual system qui implique l'alternance entre l'école et l'entreprise, «ce qui se fait dans le domaine médical et paramédical (Chu) où nous avons d'excellents praticiens, pourquoi ne pas généraliser cette méthode et former ainsi les étudiants en management ou autres». Mettre à jour l'encadrement à travers des stages de recyclage pour les enseignants et les responsables pédagogiques, surtout pour les nouvelles technologies. Dans un autre volet, le DG de l'Esg recommande de créer des comités de branches professionnelles nationales et régionales, constituées d'utilisateurs et de formateurs. Celles-ci peuvent jouer un rôle de régulateur de l'offre et de la demande en collaboration avec des experts et en garantissant des études de dossiers techniques par région. Encourager les opérateurs publics et privés à travailler en réseaux et unifier les procédures d'agrément des établissements des deux secteurs. Inciter la création d'établissements privés en facilitant et en bonifiant le système fiscal, «l'ouverture doit se faire même dans le secteur de l'éducation et l'enseignement supérieur». Dans ce sens, il est très important de mettre à jour les textes. Pour M. Khoudja, établir un plan de charge est indispensable pour inciter les entreprises à recruter. Voir les besoins réels et spécifiques du marché du travail et garantir des formations à la carte, serait une solution pour résorber le manque de main-d'œuvre et de cadres qualifiés. Un accès plus développé au réseau Internet est très important pour mettre en relation les formateurs et les entreprises. Augmenter les bourses des étudiants de la formation professionnelle et leur faire effectuer des stages sur le terrain pour acquérir des connaissances pratiques indispensables pour leur adaptation au monde du travail. Et en même temps, valoriser les «petits métiers» mal aimés des jeunes et dépréciés par la société.