Soldes n Les magasins de vêtements d'enfants affichent, ces derniers jours, des réductions de prix oscillant entre 20 et 40%, afin d'accélérer la cadence d'écoulement. Toutefois, les parents éprouvent d'énormes difficultés à satisfaire les envies de leurs enfants. «Ces commerçants, qui affichent des réductions sur le prix des habits, ne veulent que liquider leurs marchandises et ils n'ont jamais pensé au pauvre citoyen. Sinon, comment expliquer le fait que durant le reste de l'année, ils vendent à des prix excessivement élevés leurs produits ? Un costume jeans pour enfant qui avec la réduction annoncée coûte 1 300 DA est-il à la portée d'un smicard ? », s'interroge Ali rencontré dans un bazar à El-Biar en compagnie de ses trois enfants. Après avoir effectué quelques tours dans le magasin, notre interlocuteur est sorti bredouille pour se diriger vers les commerçants informels de la Place des Martyrs espérant faire plaisir à ses bambins en leur offrant des vêtements à des prix «acceptables». Il est vrai que les magasins drainent des foules impressionnantes de citoyens ces jours-ci, mais la plupart se contentent d'observer. «Personnellement, j'ai mis mes enfants devant une alternative : acquérir le mouton ou acheter les vêtements. Ils ont été trop malins, car, après l'achat du mouton à 18 000 DA, ils sont revenus à la charge réclamant de nouveaux vêtements», témoigne Mokrane, père de cinq enfants, rencontré au marché de Ouled Fayet, ajoutant qu'il avait été contraint d'emprunter une somme de dix mille dinars auprès d'un collègue pour accomplir les deux achats. Les magasins de fripes sont également convoités par des pères de famille. Ces friperies placardent aussi des «offres promotionnelles» afin d'inciter les gens à acheter davantage. Des chemises «presque neuves» à 50 DA, des pantalons de 100 à 150 DA… Dans ces magasins, les parents ne sont pas accompagnés de leurs enfants. « Je vais tenter de les persuader que ce sont des vêtements neufs, mais qui paraissent usés car ils sont restés plusieurs mois au marché. Que voulez-vous que je fasse ? Je dois mentir à mon âge», soutient Abderrahmane croisé à la sortie d'un magasin, sis à la rue Hassiba-Ben-Bouali. Pour ces nombreuses familles, le plus important est de célébrer l'Aïd avec «de nouveaux vêtements !»