Si les animaux domestiques, familiers à l'homme, représentent les instincts, les animaux sauvages les représentent encore plus : les épithètes que l'on emploie, sauvage, féroce, cruel, indompté, fauve, expriment à la fois la brutalité et l'inhumanité. C'est la nature dans ce qu'elle a de plus primitif : une nature qui s'oppose à la vie en société qui, elle, impose à chacun de dominer ses pulsions. Mais si l'homme doit dominer dans la vie de tous les jours ses pulsions, se comporter de façon correcte avec ses semblables, refouler ses désirs, il peut, dans le rêve, lâcher les brides de sa nature. Mais même ainsi – et c'est la grande leçon que nous donne la psychanalyse — il doit se surveiller, distiller dans des images des désirs qui, s'ils étaient exprimés brutalement, le choqueraient. L'animal sauvage apparaît alors comme le canal d'expression le plus approprié. Mais l'animal exprime aussi d'autres tendances, d'autres valeurs. Les plus anciens témoignages de l'art et de la littérature montrent la place qu'il tenait dans les anciennes civilisations et les symboles qu'il concentrait. Il représentait tantôt la force et le courage – il était, à ce titre, un symbole royal — tantôt l'intelligence et la ruse. Comme pour les animaux domestiques, nous allons passer en revue les symboles oniriques les plus courants, attachés aux animaux sauvages, en donnant les analyses de la psychologie et moderne et ceux de la tradition onirocritique musulmane, également très riche dans ce domaine de l'interprétation.