Résumé de la 4e partie n Après un parcours semé d'embûches, le prince atteint la terre du sable. Il suit un troupeau de moutons qui doit le conduire chez la belle Rdah. Pour cela, il est accompagné d'un chacal affamé... Berger, dit-il, ne pourrais-tu pas avoir pitié de ce malheureux qui me suit depuis des heures : il meurt de faim. Donne-lui, ne serait-ce qu'un agneau ou un chevreau. Je connais bien le chacal. Il mérite, plutôt, quelques bons coups de bâton ; mais, puisque c'est toi, Seigneur, qui me le demandes, je lui donnerai volontiers quelque chose. — Va, oncle chacal ! Mais ne sois pas gourmand, dit le prince. A ces mots, le chacal se faufila parmi les moutons et choisit le bélier le plus haut et le plus beau. Ce choix déplut profondément au prince. — Oncle chacal, tu es malhonnête. Je ne t'accorderai jamais plus mon aide, lui dit-il avec mépris. Après avoir remercié le berger, le prince poursuivit son chemin. Il suivit les troupeaux et, bientôt, rencontra la femme du berger, assise devant sa tente, les jambes allongées. Elle était en train de peigner ses cheveux. Ils étaient si longs qu'elle les avait enroulés autour de ses orteils. Sa beauté était telle que le prince la prit pour Rdah en personne. Aussi, le prince la salua en ces termes : — Paix sur cette tente, paix sur ses habitants et paix sur le tapis sur lequel tu es assise ! Celle que sa propre beauté ne trouble pas ne mérite pas d'être belle. Alors, la femme du berger dit à son tour : — Non, Seigneur. Je jure que je ne suis pas celle que tu cherches. Comment aurais-je l'impudence d'être fière de ma beauté quand je connais la sienne ! La mère du berger, qui avait tout entendu de l'intérieur de la tente, se montra et s'empressa d'ajouter : Le chevalier du droit chemin s'est dévoyé. Il n'a laissé derrière lui que brouillard et paroles blessantes. Il aurait mieux fait de retenir sa langue. Que Dieu lui rende la sagesse ! Vieille, mon ciel est déjà assez sombre. J'en ai trop enduré pour mériter d'être encore accablé par tes reproches, rétorqua le prince en s'en allant. Ahmed continua à suivre les troupeaux qui étaient en nombre infini. Quand il eut dépassé le dernier, il trouva enfin le palais de Rdah. Devant le palais coulait une fontaine où une servante noire était en train de remplir un seau d'argent. Le prince, qui avait soif, l'aborda et lui demanda le seau pour se désaltérer. Non, vous ne boirez pas dans le seau de ma maîtresse. Si je permettais une telle chose, je serais battue par elle, répondit la servante en serrant le seau contre elle. Irrité par ce refus, Ahmed lui arracha le seau en lui disant : Tu n'es qu'une négresse sans mérite et sans pouvoir. Si tu ne me crois pas, appelle ta maîtresse pour voir. La servante rentra au palais en pleurant. Elle alla trouver sa maîtresse à qui elle dit : — Un cavalier inconnu m'a enlevé mon seau d'argent. Il est si beau que sa vue embrase le cœur. Si tu ne me crois pas, regarde par la fenêtre, à travers les feuilles de la vigne. (à suivre...)