Résumé de la 5e partie n Ahmed arriva devant le palais de Rdah. Il commis son premier impair en dénigrant la serveuse noire et en buvant de force dans le seau d'eau de la princesse. Va-t-il attirer la colère de Rdah ? Rdah écarta légèrement les feuilles de vigne qui recouvraient sa fenêtre, et regarda. Son œil tomba sur celui du prince. Elle tendit la main vers une branche de pommier qui passait devant sa fenêtre et cueillit une pomme vermeille qu'elle lança au prince. Avec une dextérité inouïe, Ahmed banda son arc et lâcha une flèche qui transperça la pomme en plein vol. Alors, la belle Rdah dit : — Tu es la frondaison échevelée et je suis ton émondeur. Tu es le palmier élancé et je suis celui qui te féconde. Qu'on ouvre ma porte au plus valeureux des hommes ! Le prince entra au palais où Rdah lui réserva un accueil grandiose. — Belle Rdah, lui dit-il, c'est ta célèbre beauté qui m'a fait venir de si loin. Je désire t'épouser et t'emmener dans mon pays natal. Mais, il y a mon cousin à qui je suis promise depuis longtemps. Il est redoutable. S'il apprenait quelque chose, il nous tuerait tous les deux. — Je suis Ahmed, et ma tribu est celle des Banu-Hilal. Rien ne peut résister à mes coups. Ordonne, belle Rdah ! Comment désires-tu que je te ramène ton cousin ? Le veux-tu mort ou vivant ? — Vivant, je le veux, répondit Rdah». Sans perdre un instant, le prince remonta sur son cheval et se rendit dans la tribu du cousin de Rdah. Il se battit avec celui-ci et le fit prisonnier. Peu de temps après, il le livra à Rdah, mains et pieds liés. — Maintenant, tranche-lui le cou devant mes yeux, dit-elle au prince. Ahmed s'exécuta. Après quoi il célébra son mariage avec la belle Rdah. Quelques jours plus tard, il prit sa femme et repartit vers son pays natal. Lorsqu'il fut en vue du palais de son père, sa cousine, Nouna, qui n'avait jamais cessé de guetter son retour de la terrasse, le reconnut. Pour lui exprimer de loin sa joie de le revoir, elle fit retentir un long youyou de joie. En l'entendant, Rdah tressaillit. Ahmed, tu m'as donc trahie, dit-elle. Non, je ne t'ai pas trahie. Si, tu m'as trahie. Ce youyou ne laisse aucun doute. Il est signe qu'une femme t'attend. Il m'a déchiré la poitrine. En achevant ces paroles, la belle Rdah exhala un profond soupir de désespoir et rendit l'âme sur le cœur du prince.