Option n Le vice-ministre israélien de la Défense envisage la libération du leader du Fatah en Cisjordanie, condamné à la prison à vie par un tribunal israélien. «Sa libération pose un problème légal, mais nous devrons le résoudre», a déclaré le vice- ministre israélien lors d'une allocution devant un forum d'officiers supérieurs de l'armée israélienne. «Barghouthi est le dirigeant le plus populaire au sein des Palestiniens et nous avons beaucoup aidé à cela», a-t-il aussi souligné en faisant allusion au procès du leader palestinien qui a eu un large écho dans les médias locaux et internationaux, rapporte aujourd'hui lundi un quotidien israélien. L'un des participants ayant interrogé le vice-ministre de la Défense sur le dirigeant palestinien susceptible de succéder au président Mahmoud Abbas une fois le retrait de la vie politique de ce dernier, un officier a lancé le nom de Marwan Barghouthi, rapporte le journal. «Quelqu'un a répondu à ma place», a répliqué le ministre. Plusieurs responsables israéliens ont publiquement envisagé une libération de Marwan Barghouthi, le dernier en date étant, début décembre, le ministre israélien de l'Environnement. «De toutes les façons, une telle libération, comme celle d'autres détenus, n'est envisageable qu'après la libération du caporal Gilad Shalit», avait rappelé l'ancien ministre de la Sécurité intérieure et membre du parti Kadima, du Premier ministre Ehud Olmert. Il faisait référence au soldat enlevé par un commando palestinien, le 25 juin en bordure de la bande de Gaza. Il a estimé qu'une libération de Barghouthi permettrait de renforcer le mouvement Fatah du président modéré Mahmoud Abbas face au mouvement du Hamas, à la tête de l'actuel gouvernement palestinien. Selon les médias israéliens, le gouvernement israélien maintient des contacts suivis avec Marwan Barghouthi en dépit de son incarcération, notamment par le biais d'un certain Haïm Oron, député de l'opposition de gauche. A noter que la possibilité d'une libération anticipée, qui nécessiterait une grâce présidentielle, avait déjà été évoquée en 2004 par deux ministres du précédent cabinet israélien. Barghouthi a été condamné en juin 2004 à cinq peines de prison à vie par un tribunal israélien qui l'a reconnu coupable d'implication dans quatre attentats meurtriers. Son incarcération n'a pas porté atteinte à son importance sur l'échiquier politique palestinien : en janvier, il a été réélu député au Parlement palestinien. Abbas avait indiqué en septembre dernier qu'il réclamerait, entre autres, la libération de Barghouthi dans le cadre d'un échange de prisonniers avec Israël.