Les gérants de cafés ont, eux aussi, leurs soucis. Abderrahmane, cafetier sur les hauteurs d'Alger, est catégorique : «Le travail est pénible». Sa journée débute quotidiennement à 14 heures pour se terminer à 20 heures. Durant ces 6 heures, il est derrière sa caisse. Impossible de bouger, il doit être aimable avec les gens, ne jamais s'énerver avec les clients pressés. Mais ce qui le dégoûte le plus ce sont les petits tricheurs qui payent peu et consomment beaucoup. Il faut être sur ses gardes. Une autre catégorie de clientèle lui prend les verres et les tasses. Avec le temps, si on se laisse faire, il faut changer la vaisselle chaque semaine, ce qui est coûteux, explique-t-il. L'ennui dans les cafés, c'est que les personnes consomment et occupent la place des heures durant. Certains sont pressés chacun veut avoir sa consommation le premier, les demandes fusent au même moment sur le barman qui doit maîtriser ses nerfs car des clients vont jusqu'à l'insulter. Des rumeurs, notamment dans les quartiers populaires, trouvent leur origine dans les cafés, relais par excellence de toutes sortes d'informations. Untel a fait cela, untel compte faire cela... C'est le lieu de tous les ragots que la société – qui n'ose pas regarder la vérité de face – aime tant.