Portrait n Sofiane Idir fait partie de cette génération de jeunes chanteurs kabyles qui aspirent à être une référence artistique tout en suivant le chemin de leurs aînés. ? l'instar des autres genres de musique, comme le raï, le chaoui ou encore le staïfi, la chanson kabyle est assujettie, et cela depuis près de vingt années, à la loi de l'offre et de la demande. Elle revêt un aspect commercial. «La chanson kabyle devient de plus en plus commerciale», relève Sofiane Idir, un jeune chanteur, ajoutant que cela la dépouille de son authenticité, donc de sa valeur culturelle. «Mais il y a toujours espoir de voir, un jour, des chanteurs venir s'inscrire dans une veine nouvelle et qui privilégie plutôt le texte», souligne-t-il. Sofiane Idir fait partie de cette génération de jeunes chanteurs kabyles qui aspirent à être une référence artistique en suivant le chemin de leurs aînés, comme Takfarinas, Matoub Lounès, Slimane Azem, Ferhat... En attendant, Sofiane Idir, qui vient de faire sortir un album (T15), s'emploie à accumuler autant d'expériences que de connaissances, de succès et d'échecs, le tout l'aidant à s'aguerrir et à acquérir une notoriété manifeste, durable et surtout méritoire. Dans son album qui contient six titres où se mêle, selon le chanteur, «le style moderne aux sonorités traditionnelles», Sofiane Idir, qui entamera une tournée dans la wilaya de Tizi-Ouzou, semble dire, d'une chanson à l'autre, la vie de tous les jours, mais aussi exprimer une douceur de vivre et une existence tempérée. «Mon genre de musique est la musique douce», précise-t-il, ajoutant que pour le moment sa musique s'oriente vers un public qui demande une musique dynamique. «Je fais de la musique rythmique», dit-il, car, ajoute-t-il, «le public qui est exigeant n'aime que ce qui le fait bouger et danser». Un public en attente d'une musique de divertissement, mais qui se révèle légère, creuse, éphémère. Toutefois, Sofiane Idir compte, plus tard, et en acquérant une certaine expérience dans le domaine de la chanson, changer de style et s'orienter vers la chanson engagée, c'est-à-dire à texte. «Je préfère la chanson à texte, car elle a un sens et revêt une réelle sensibilité», explique-t-il.