Performances n En activité depuis 1995, les deux réacteurs nucléaires dont dispose le pays contribuent à promouvoir des applications utiles dans le domaine de la santé, de l'agriculture et de l'hydraulique. Le nucléaire, ce n'est pas uniquement cet atome qui tue par milliers. En application pacifique dans des domaines cruciaux tels que la santé, l'agriculture, l'industrie ou l'environnement, il peut devenir une source d'énergie par excellence, apte à concourir dans le domaine tant économique que social, mais à la seule condition, évidemment, de cerner d'abord les risques d'une technologie non encore maîtrisée. Vu sous cet angle, l'Algérie peut, d'ores et déjà, figurer dans le gotha du nucléaire civil. Dans un contexte mondial marqué par la crise du nucléaire en Iran et en Corée du Nord, considérés par l'opinion internationale comme des Etats parias (rogue states), l'Algérie a tenu, au détour de l'organisation, les 9 et 10 janvier derniers, d'une conférence africaine sur les applications pacifiques de l'énergie nucléaire, à confirmer que la science et «la technologie sont au service du développement» et non pas un instrument d'armement dissuasif. La conférence, à laquelle étaient conviés, outre Mohamed El-Baradei, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), des représentants de 45 pays africains, aura débattu des applications non énergétiques du nucléaire dans les domaines de la santé, de l'agriculture, de l'industrie et de l'environnement. Les besoins du continent en énergie électronucléaire (centrales nucléaires de production d'électricité) ont été également abordés. «L'Afrique est en droit d'accéder aux bienfaits de l'énergie atomique sans contraintes et sans obstacles indus dans le cadre du système international et des accords conclus, comme le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP)», a déclaré, durant les travaux, M. Ramtane Lamamra, secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères. Comme infrastructure de base, il faut dire que l'Algérie n'est pas totalement dépourvue. Le pays dispose de deux réacteurs nucléaires expérimentaux en activité depuis 1995, et qui sont sous garantie de l'Aiea, l'un à Draria (Alger) et l'autre à Aïn Ouessara (centre-sud). Mais si l'infrastructure existe bel et bien, l'utilisation de l'énergie nucléaire dans les domaines socio-économiques doit être axée, selon bon nombre d'experts présents à la conférence, notamment sur la formation d'experts dans différents domaines tels que l'hydraulique, la production électrique, l'environnement ou la santé. La coopération avec l'Aiea n L'Algérie a signé le 02 août 2004 avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), l'Aperçu de programme par pays (APP), qui rappelle les objectifs nationaux de développement et les priorités du pays : santé, agriculture, ressources en eau, environnement, industrie, énergie. Cet APP précise surtout les grandes lignes du programme envisagé pour la coopération future entre l'Algérie et l'Aiea.