A l'issue de sa visite de quatre jours en Algérie, le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, Victor Khristenko, s'est dit satisfait que l'Algérie et la Russie se soient mises d'accord sur le principe de développer, dans le futur, une coopération dans le domaine de l'énergie. En effet, un mémorandum d'entente et de coopération a été signé, définissant ainsi un cadre de coopération et de suivi de la concrétisation des projets définis par les deux parties et qui touchent à différents segments de la chaîne énergétique. Aux relations gazières qui constituent, pour le moment, l'essentiel de la coopération, pourraient également s'ajouter très prochainement des contacts nucléaires. En effet, le ministre russe qui a abordé les perspectives de coopération en matière nucléaire, a indiqué que "nous avons convenu dans la cadre du mémorandum d'entamer des contacts entre les experts des deux pays pour étudier les possibilités de coopération bilatérale. Il faut déterminer des sphères d'une éventuelle coopération dans ce sens et j'espère que bientôt on pourra commencer ce travail". Selon le côté russe, c'est à l'initiative de la partie algérienne qu'une clause sur la coopération en matière de création en Algérie d'un secteur nucléaire civil a été ajoutée au texte du mémorandum signé dimanche dernier. L'Algérie qui ambitionne de se doter d'une stratégie dans le domaine de l'énergie nucléaire, n'écarte pas la possibilité d'investir, à moyen et long termes, dans la construction de chaînes de centrales nucléaires pour produire de l'électricité. Les autorités algériennes ont, à cet effet, officiellement sollicité l'aide, en septembre 2005, de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour étudier la faisabilité du projet. L'AIEA a, par ailleurs, répondu favorablement à la demande formulée par l'Algérie durant la fin de l'année 2006. La coopération avec l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) s'est développée après la création en 1982 du Haut Commissariat aux énergies nouvelles. Il faut rappeler que c'est l'AIEA, dont l'Algérie est membre depuis 1963, qui a financé dans les années 1980 l'acquisition d'équipements et la formation de plusieurs centaines de chercheurs et techniciens dans le domaine du nucléaire. L'Algérie dispose de deux réacteurs nucléaires expérimentaux en activité depuis 1995 à Draria (Alger) et Ain Ouessara (centre sud). Deux réacteurs pour lesquels l'Algérie a signé avec l'AIEA deux accords de garantie, deux conventions sur la notification d'accident et sur l'assistance technique en cas d'accident et une convention sur la sûreté nucléaire. Par ailleurs, le traité de non-prolifération nucléaire, adopté en juillet 1968, a été signé par l'Algérie en janvier 1995 et ratifié le 30 mars 1996. Le protocole additionnel ne devrait pas tarder à être signé par l'Algérie. Enfin, rappelons que l'ambition pour la relance du nucléaire en Algérie est réapparue avec la création, en décembre 1996, du Comena dont une des missions est de promouvoir l'utilisation de cette énergie dans les secteurs de l'agriculture, l'hydraulique, l'industrie, la santé, l'aménagement du territoire ou les travaux publics.