Après ceux signés avec les Etats-Unis, la France et la Russie, l'Algérie vient de signer deux accords de coopération dans le domaine de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire avec la Chine. Les deux accords ont été signés, lundi, à l'occasion de la visite en Algérie de M. Li Changchun, membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois. Le premier est un accord intergouvernemental entre les deux pays portant sur les utilisations pacifiques de cette énergie, et le second accord porte sur la coopération et le partenariat entre le ministère de l'Energie et des Mines et l'autorité chinoise de l'énergie atomique dans le domaine des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire. Il porte, notamment, sur la coopération dans le domaine des ressources humaines, de la formation, des échanges dans le domaine de la recherche scientifique, et de la sûreté nucléaire. Ces deux accords ne sont pas les premiers entre les deux pays. L'Algérie a déjà conclu un accord de coopération avec la Chine pour la livraison du réacteur de Aïn-Oussera. L'Algérie qui développe actuellement dans le cadre de l'utilisation pacifique de cette énergie des programmes de recherche dans les secteurs de l'eau, de l'agriculture, de la santé, et du dessalement de l'eau de mer, coopère déjà dans ce domaine avec l'Argentine, la Russie, les Etats-Unis, l'Afrique du Sud et la France. L'Algérie utilise, depuis la fin des années 1980, deux réacteurs nucléaires consacrés à la recherche scientifique, dont un d'une puissance de 1 MW à Draria près d'Alger, et un autre d'une puissance 15MW à Aïn-Oussera. Ces réacteurs produisent des substances radioactives destinées aux secteurs médical et agricole et ne produisent en aucun cas de l'électricité. L'Algérie a fait part de sa volonté de développer un programme nucléaire civil auprès de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA), qui n'a élevé aucune objection à la proposition. En effet, Mohamed El Baradei, directeur général de l'AIEA, a fait référence à l'Algérie comme modèle en termes de coopération avec l'agence. D'ailleurs, l'Algérie a un programme de coopération technique avec l'AIEA en vue de bénéficier d'une expertise adéquate, d'équipements importants et des techniques nucléaires à des fins de développement socioéconomique. Le projet de loi nucléaire, élaboré en 2007, définit les dispositions applicables aux activités liées à l'utilisation pacifique de l'énergie et des techniques nucléaires et détermine les conditions d'exercice des activités nucléaires et de celles utilisant des sources de rayonnements ionisants dans tous les secteurs socioéconomiques, ainsi que les règles de sûreté et de sécurité nucléaires devant régir ces activités. L'annonce de la relance du nucléaire algérien en octobre 2005 a permis de constater la transparence développée par les pouvoirs publics dans la gestion du dossier. Cette transparence s'illustre par l'annonce officielle de la préparation d'un projet de loi sur le nucléaire. Cette option est confortée aussi par le fait que l'Algérie dispose de ressources raisonnables en uranium et les perspectives d'en découvrir de nouvelles ne sont pas négligeables, selon les estimations officielles. Parmi les utilisations des ressources en uranium, les pouvoirs publics visent le dessalement de l'eau, les applications de l'industrie, l'agriculture, la médecine et l'électronucléaire.