Projet n Le gouvernement prévoit le lancement du projet «une commune, une bibliothèque». ? l'indépendance, l'Algérie comptait environ 560 bibliothèques communales à travers le territoire national, mais au fil des années, ce nombre n'a cessé de baisser pour arriver à moins de 30, un chiffre qui détonne. Pour remédier à cela, le gouvernement s'emploie, depuis quelques années, à mettre en place une politique en faveur des bibliothèques, donc de la lecture publique. Mme Toumi, ministre de la Culture, ne cesse d'assurer et de rassurer que, d'ici à 2009, chaque municipalité que compte le pays sera dotée d'une bibliothèque, soit 1 500 bibliothèques. L'on assisterait alors à une renaissance des bibliothèques municipales. La ministre de la Culture explique que dans le cadre d'un accord conjointement signé avec le ministère de la Culture et celui de l'Intérieur et des Collectivités locales au courant de 2006, une opération de grande envergure, une action gouvernementale, qui prévoit le lancement du projet «une commune, une bibliothèque», a été lancée. Il s'agit là d'une tâche certes salutaire, mais ô combien titanesque et qui, surtout, nécessite à la fois énormément de moyens financiers, d'atouts logistiques et d'expériences en la matière. Car l'intérêt, ce n'est certainement pas de réaliser des infrastructures qui pourraient, plus tard, demeurer des lieux vides, mais de gérer une bibliothèque de façon à ce qu'elle soit manifestement opérationnelle et intellectuellement agissante sur le public et ce, avec professionnalisme et selon les normes internationales. Autrement dit : élaborer une stratégie concrète, constructive et durable consistant à rendre ces lieux attrayants, profitables, et pour cela il est essentiel d'inviter tous les maillons de la chaîne du livre, à savoir bibliothécaire, éditeur, auteur, libraire… à s'y impliquer pour enclencher une dynamique susceptible de redonner sa place au livre, donc à la lecture. Cela nécessite effectivement des expériences et un savoir certain, ce qui, hélas fait défaut en Algérie. Il est à souligner qu'Amin Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, ne cesse de rappeler, sur ce sujet-là, le déficit que connaissent certaines bibliothèques. Il déplore, à cet effet, l'absence de professionnalisme dans ce secteur, c'est-à-dire le manque de bibliothécaires professionnels. L'action bibliothécaire se fait, selon lui, d'une manière improvisée, et à la limite de l'amateurisme. Tout cela pour dire qu'il n'existe pas de spécialistes dans le domaine de la bibliothèque.