Agriculture n Le prix des agrumes, plus particulièrement l'orange et la mandarine, se situant à pas moins de 50 DA le kilo, ne veut pas baisser. «Cette situation n'a pas manqué de dérouter le consommateur au fait des mécanismes régulant le circuit de commercialisation», estime Abderrahmane Benachehou, président de l'Association des agrumiculteurs de la wilaya. La logique actuelle des prix des agrumes ne découle pas des lois du marché basées sur les fluctuations de l'offre et de la demande, a-t-il indiqué, ajoutant que les quantités mises sur le marché ne répondent jamais à la demande potentielle du consommateur à l'effet de faire baisser les prix. «Elles sont artificiellement régulées de telle sorte que les prix sont fixés par les forces dominantes du marché, celles qu'on nomme les intermédiaires», a-t-il fait observer. Cette pratique, utilisée par les intermédiaires et qui s'est instituée en «loi de marché», consiste à jouer à fond sur la rétention des produits, soit par l'organisation contrôlée de la cueillette, soit par le stockage du produit dans les chambres froides. La réalité du terrain montre bien que ces canaux sont parfaitement maîtrisés par une myriade d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur, estime un agrumiculteur qui a relevé au passage que la réalité montre clairement à quel niveau sont fixés les prix, pas dans les marchés de gros mais au «pied du verger», a-t-il précisé. Le patrimoine agrumicole de la wilaya de Blida dont les rendements représentent 30 % de la production nationale, occupe une superficie de plus de 13 000 hectares. La production d'agrumes a connu en 2006 un net rebond avec une production de 2 475 868 quintaux soit un écart positif de 400 000 quintaux par rapport à l'année 2005 malgré le faible taux de pluviométrie enregistré cette année. En effet, cette spéculation agricole a souffert, cette année, du manque d'eau, a indiqué le président de l'Association des agrumiculteurs de la wilaya. Les agrumes, très «friands» en eau, selon ce responsable, demandent une moyenne de 1 200 mm d'eau à l'hectare soit 600 mm de précipitations auxquels il faut ajouter la même quantité en eau d'irrigation pendant l'été. Parmi les autres facteurs qui influent sur le rendement, il y a lieu de citer le vieillissement des vergers, qui se répercute également sur la qualité des fruits comme l'orange, la mandarine, le citron et autres agrumes comme les pomélos, spécialités des vergers de Boufarik, de Oued El-Alleug et de Ouled Chebel. A la suite de ce constat, la Direction des services agricoles de la wilaya «a pris les devants» par l'élaboration, dans le cadre du plan de développement agricole à moyen terme, d'un programme de rajeunissement des vergers d'agrumes.