"Séisme" Une cinquantaine d?experts planchent, depuis un mois, sur l?étude des moyens propices à la prévention contre les catastrophes naturelles. Plusieurs réunions d?experts se sont tenues au siège du ministère de l?Aménagement du territoire, sous la tutelle du responsable du département, Chérif Rahmani, pour tirer toutes les conséquences du dernier séisme qui a frappé l?Algérie. Des architectes et des ingénieurs ainsi que des organismes comme l?Agence nationale de l?aménagement du territoire et le Collège national des experts architectes ont pris part à ces rencontres, selon nos sources. D?autres ministères comme ceux de la Ville et de l?Intérieur étaient aussi présents pour conclure à la nécessité d?élaborer des cartes détaillées sur le risque sismique au nord du pays. C?est sur la base de ces études que le Conseil des ministres tenu, mardi, recommande l?adoption et le respect de nouvelles normes parasismiques de construction pour ne pas revivre les tragédies connues après les séismes de Zemmouri et de Aïn Témouchent. Avant de parvenir à cette étape, le président de la République a assuré que les enquêtes techniques menées sur les causes de l?effondrement de certaines constructions seront menées à leur terme. Le président promet de poursuivre les entrepreneurs indélicats «chaque fois qu?il y a présomption de fraude et de non-respect des normes dans les constructions publiques ou privées ». Cette nouvelle déclaration risque d?irriter à nouveau les entrepreneurs, notamment privés qui n?ont pas manqué de rejeter la balle aux autorités pour leur faire endosser la responsabilité des pertes subies après le séisme. Des représentants du secteur ont, en effet, défendu avec force l?intégrité des promoteurs tout en reconnaissant que des défauts existent effectivement dans certaines constructions. Le président du Conseil supérieur du patronat algérien, Saïd Kahoul et Mustapha Khodja, président de l?Union nationale des entrepreneurs du bâtiment, ont mis en cause les dispositions du code des marchés et des pratiques poussant à l?octroi des marchés aux moins-disants. Mais comme il ne suffit pas de menacer les entrepreneurs, le Conseil des ministres entend rendre obligatoire le respect des normes sismiques actualisées «y compris pour les constructions individuelles, notamment lors de l?étude des demandes de permis de construire et la certification de la qualité des constructions». Néanmoins, les experts ont déjà souligné que c?est la recherche des économies qui conduit à sous-estimer le risque sismique dans certaines régions de l?Algérie puisque l?Etat juge acceptable la présence d?un certain nombre de risques, dont il estime pouvoir gérer les conséquences. Toutefois, des projets de loi sont prévus pour promouvoir la prévention des risques sismiques et des catastrophes naturelles.