Rencontre Le colloque maghrébin sur la prévention des risques majeurs urbains, qui a débuté, hier, à l?hôtel El-Aurassi, prendra fin demain 16 juin. Cette rencontre, organisée conjointement par le ministère de l?Aménagement du territoire, la Banque mondiale et la ville de Marseille, est destinée aux maires et élus locaux des grandes villes de la Méditerranée, car «les élus sont les premiers à faire face aux catastrophes», explique Philippe Berger, adjoint au maire de Marseille, délégué à la gestion des risques. Cette rencontre, avec des interventions à haut niveau d?expertise, s?articule autour de trois questions fondamentales pour endiguer les risques : la prévention, la gestion de la crise et le retour à la normale (post-crise). Chérif Rahmani, ministre de l?Environnement, explique : «L?ONU a catalogué 14 types de risques, sous forme de quatre catégories : risques naturels, technologiques et risques de transport collectif ou de déchets chimiques.» Les experts conseillent plusieurs mesures. «La méthodologie de la prévention et de gestion du risque s?articule autour de plusieurs phases qui doivent, en parfaite cohérence, s?enchaîner les uns aux autres afin d?élaborer une politique globale de gestion des risques», explique Claude Collin, directeur de l?Institut de prévention et de gestion des risques. Cependant, l?absence de traitement ou de réponse aux exigences de l?une de ces phases entraîne la mise en péril de tout le système. Chérif Rahmani a souligné : «L?Algérie doit se préparer à l?inattendu.» C?est pourquoi, selon lui, il faut mettre en réseau les collectivités pour mieux se protéger. Le ministre rappelle que «le gouvernement a lancé un plan national de gestion du risque». Seulement, si le gouvernement produit une «vision» et donne des outils juridiques pour une meilleure prise en charge des risques, «les élus doivent s?impliquer dans la prise en charge de cette politique». M. Rahmani prône la séparation des responsabilités : «L?élu local est concerné par la gestion du risque. Il ne doit pas, à titre d?exemple, délivrer de permis de construire dans une zone risquée.» Le ministre fera savoir, en outre, que désormais les entreprises doivent présenter «une étude d?impact et de danger» et insistera longuement sur l?importance de l?information citoyenne. «Le citoyen a droit à l?information préventive pour l?impliquer, le responsabiliser dans cette conscience du risque.» Car les experts l?ont affirmé : aucun plan ne peut réussir si le citoyen se tient à l?écart.