Objectif n Les organisateurs de la XIIIe édition du Salon international du livre de Casablanca veulent développer la lecture et le livre dont les tirages restent très modestes, en arabe comme en français. Cet événement, qui accueille jusqu'au 18 février près de 600 exposants représentant une soixantaine de pays, a ouvert ses portes hier. Selon Malika Sarih, représentante des éditions marocaines Toubkal, «un bon roman se vend au Maroc à 2 000 exemplaires et encore faut-il les écouler.» «En revanche, les romans que nous publions et qui sont conseillés dans les écoles peuvent atteindre les 13 000 exemplaires vendus.» En effet, chaque année 1 100 titres sont édités au Maroc contre 3 000 au Liban ou 44 000 en France. Mais le réel problème c'est la distribution. Selon l'Association marocaine des professionnels du livre, il n'y a, au royaume, qu'une quinzaine de librairies spécialisées dans la vente du livre non scolaire et quelque 200 points de vente, essentiellement des kiosques. Cette situation s'explique par le taux d'analphabétisme encore élevé dans le royaume et du prix élevé du livre. Le Salon a connu vendredi matin une faible affluence malgré une meilleure organisation et un nombre d'exposants plus important qu'en 2006. Mais Imane Jaouhari, représentant la maison d'édition syrienne Al-Hafez, se félicite de la venue de dizaines d'écoliers de sept à huit ans encadrés par leurs maîtresses. «Nous sommes spécialisés dans le livre pour enfants», explique-t-elle. Une responsable de l'Union des écrivains du Maroc (UEM), Leïla Chafin, se demande «si les gens lisent vraiment ce qu'ils achètent». «Il y a quinze années, les Marocains aimaient surtout les romans, les nouvelles et la poésie, mais aujourd'hui, ce sont les sciences humaines et les manuels scolaires qui sont les plus recherchés», constate-t-elle. «Création marocaine : nouvelles tendances», est le thème retenu pour ce salon. Mais d'autres sujets seront abordés par des conférenciers marocains et étrangers comme «les femmes et la politique», l'histoire de la langue et de la culture amazighes (berbères) ou les tendances de la peinture marocaine. «Ce Salon est l'occasion de procéder à un état des lieux de l'industrie du livre dans notre pays et c'est un espace d'enrichissement mutuel entre acteurs nationaux et étrangers», indique un document du ministère.