Attente n Un mois après son inauguration, le 12 janvier, cette manifestation n'a pas toujours pas atteint sa vitesse de croisière. «Alger, capitale de la culture arabe», un événement censé créer une opportunité pour l'action culturelle, à savoir créer une dynamique et imaginer un environnement favorable au renouveau des arts et de la culture, se révèle, de par le contenu, défaillant. L'espoir pour une nouvelle façon d'appréhender l'art et de pratiquer la culture a tourné court. Un mois après l'inauguration de cette manifestation, le 12 janvier, le programme n'est toujours pas rendu public, alors qu'un catalogue détaillé sur lequel devaient figurer la matière, les dates et les lieux, était prévu à cette occasion. Jusqu'à maintenant rien n'est fait, si ce ne sont les semaines culturelles des pays arabes. Après l'Egypte, le Yémen, c'est la semaine de la culture du Koweït qui se tient à Alger. Il se trouve que cette semaine, comme les précédentes, se déroule mollement, timidement, voire passe quasiment inaperçue. Toutes les activités, tels les expositions, le chant et la musique, se tiennent uniquement au Palais de la culture, mitoyen du ministère de la culture, où le trajet et la distance découragent le public. Le reste, à savoir les conférences et les séminaires, est programmé également dans des cercles restreints : institut de lettres, institut d'art dramatique, école des sciences politiques, département d'histoire à l'université d'Alger, Institut supérieur des enseignants. Force est de constater que, selon les lieux, l'accès au public n'est pas ouvert, seuls les étudiants et les enseignants y ont accès. Tout se fait ainsi d'une manière restreinte et sélective. S'agissant du contenu, il est loin d'être brillant ou consistant. Outre les semaines culturelles des pays arabes, il est aussi programmé des semaines culturelles des wilayas. Ces semaines – auxquelles le public a accès – s'avère, quant au contenu, vides et sans grand intérêt. Le public n'est d'ailleurs pas au rendez-vous. Les espaces de représentation sont, pour la plupart, quasiment vides. Ces semaines n'apportent pas de faits ou de pratiques inédits : le contenu de chacune est de type folklorique et, de surcroît, déjà vu. l Pour parer à ce vide, à ces insuffisances, pour voiler ce déficit, on fait circuler une note, voire on l'impose à tous les organismes : toute activité culturelle, programmée par des instances d'Etat, ou par des groupes indépendants (privés) ou encore par des services culturels étrangers, doit être placée, bon gré, mal gré, sous le générique de cette manifestation. Ainsi, un récital de jazz initié par le Centre culturel français d'Alger est aussitôt récupéré par le Commissariat chargé de «Alger, capitale de la culture arabe». Pareil pour les journées poétiques récemment organisées par le Centre culturel italien. Lynda Thalie, même si elle exprime sa satisfaction de participer à cet événement, est récupérée. D'autres rendez-vous que les centres culturels comptent initier pour cette année, bien que cela n'ait pas été prévu au préalable, se trouvent apparentés à cette manifestation. En outre, la projection en avant-première, de Morituri, un film adapté du roman de Yasmina Khadra et réalisé par Touita Okacha, a été, lui aussi, pris pour cible. Il est à souligner que ce long-métrage est un projet cinématographique datant de 2004 et qui n'est nullement programmé dans le cadre de 2007. C'est le même principe qui s'applique à Les âmes de l'exil, un film documentaire réalisé, en 2006, par Saïd Nennache et a participé, la même année de sa réalisation, à différents festivals internationaux, et a remporté L'Olivier d'or au dernier festival du film amazigh. Ainsi, à défaut d'un programme sérieux et valable, le Commissariat s'emploie bonnement à puiser dans l'agenda des autres.