Dans la tradition musulmane également, on pense que les cheveux contiennent des propriétés de l'homme, comme la force, la virilité, le pouvoir, la vertu. On connaît dans l'histoire de la littérature arabe, l'exemple d'Abid Ibn al Abras, un poète de l'ère préislamique. Avant de devenir poète, il a vu en rêve un homme qui lui enfonçait dans la bouche une touffe de cheveux. L'homme lui a aussitôt ordonné de se réveiller. Il s'est réveillé et il s'est mis à dire des vers. Le symbolisme cheveux/poésie, repose sur la ressemblance phonétique entre chi'r «poésie»/ cha'âr «cheveux». Dans l'oniromancie musulmane, les cheveux désignent en général la richesse et la longévité. La chevelure opulente, forte et d'une belle couleur, annonce des honneurs et de la puissance pour le rêveur. Il en est de même des cheveux frisés. Les cheveux peuvent également concerner non pas le rêveur mais son chef ou son patron, du fait que la tête, sur laquelle ils se trouvent, représente le chef ou le patron. Ainsi, le rêveur qui se voit doté d'une belle chevelure, fine et délicate, cela signifie que la fortune de son chef augmentera ; si en revanche il voit une chevelure clairsemée, c'est l'annonce que cette fortune sera dilapidée. Si la chevelure opulente est perçue comme un bon signe, la chevelure clairsemée ou alors l'absence de chevelure sont considérées comme un mauvais présage : c'est soit un signe d'appauvrissement, soit l'annonce d'une maladie soit encore l'annonce de la mort. Mais selon certains interprètes la chute de cheveux peut signifier aussi le règlement des dettes, et, pour le pauvre, la fin de la misère.