Résumé de la 15e partie n Les scandales suivent Petiot à Paris, une plainte est même portée contre lui pour escroquerie, mais il n'est pas inquiété. Des clients affluent au cabinet de la rue Caumartin. Le bruit circule que le docteur Petiot prescrit des médicaments nouveaux, plus efficaces que ceux que l'on connaît. Des médicaments venus d'Angleterre, d'Amérique ou alors inventés par le docteur lui-même. — Il m'a soulagé, dit cette vieille femme percluse de rhumatismes, avant je ne pouvais même pas bouger les doigts ni marcher maintenant, je peux me déplacer... Certes, elle marche difficilement mais elle se déplace... Un autre client est, lui encore, plus satisfait. — Je ne souffre plus de ces affreuses douleurs à la tête... C'est vrai que le médicament que lui a prescrit le docteur le fait somnoler mais au moins, il n'a pas cette sensation d'avoir une vrille qui lui perce la tête ! Il ignore que le docteur lui a prescrit de l'opium, quant à la vieille femme, il ne lui a fait prendre qu'une potion de son invention, de l'eau colorée, mais effet placebo aidant, il l'a persuadée qu'elle peut marcher et bouger ses doigts et elle le fait. C'est de la suggestion, une méthode vieille comme le monde, et qui marche bien avec le docteur Petiot qui possède l'art de séduire les gens... Le cabinet ne désemplit pas au grand dam des médecins du quartier. Ceux-ci continuent à l'accabler, à déposer même des plaintes contre lui mais le docteur ne leur accorde aucun intérêt. Cependant, il n'y a pas que les malades qui viennent consulter le médecin. Il y a aussi des jeunes femmes qui ont l'air en pleine santé. — Elles viennent se faire avorter ! disent les adversaires de Petiot. Petiot, en homme de gauche, ouvert aux idées progressistes, n'est pas contre l'avortement, mais il se défend de le pratiquer. — C'est illégal ! Les clientes, qui lui rendent visite, sont très déçues. — Docteur, on nous a dit.... — C'est illégal, mademoiselle ! La «demoiselle» se met à pleurer. — Vous étiez mon seul espoir... Il secoue la tête, d'un air contrit, la jeune femme insiste. Il se laisse attendrir. — Docteur, je vous en supplie... Et puis, ayez pitié de l'enfant que je porte ! S'il doit naître, je serai contrainte de l'abandonner et il sera très malheureux ! L'argument fait tilt. — Il y a déjà assez de malheureux, en France ! — Alors, docteur, faites-moi avorter ! — Bon, je suis prêt à faire une exception... Mais sachez que je ne suis pas un avorteur ! En fait, «l'exception», le docteur l'accorde à de plus en plus de femmes... Des femmes qui le payent grassement... (à suivre...)