Résumé de la 13e partie n Déchu du mandat de maire, Petiot se fait élire conseiller général de l'Yonne, mais il trafique son compteur d'électricité et il est condamné et déchu de nouveau. A Paris, il s'installe, avec sa femme, Georgette et son fils Gerhardt, au 66, rue Caumartin, non loin de la gare Saint Lazare. — A moi Paris ! s'écrie-t-il, ici, je serai encore plus célèbre que dans l'Yonne. Il regrette, après avoir fini ses études, d'être allé «s'enterrer» en province : c'est une grande ville, même la plus grande ville de France, qu'il lui fallait. Mais à Paris, personne ne le connaît et la plaque qu'il a fait placer sur la façade du cabinet où il exerce n'attire pas beaucoup de monde. C'est alors que, comme à Villeneuve-sur-Yonne, il songe à recourir à la publicité. Il multiplie les publicités – ou, comme on disait alors, les réclames — qu'il va distribuer dans les boîtes aux lettres. Il se présente comme un médecin exceptionnel, capable de soigner toutes les maladies. Il s'invente des titres imaginaires : ainsi, il dit avoir été médecin interne d'un hôpital psychiatrique. Il a réellement fréquenté cet hôpital, mais non pas comme interne, mais comme interné. Il met bien évidemment sur sa plaque toutes les qualifications imaginaires. Un médecin du quartier porte plainte contre lui, pour publicité mensongère et concurrence déloyale. Il enlève la plaque, mais ses prospectus dans les boîtes aux lettres ont fait leur effet. Plusieurs personnes viennent, par curiosité, le consulter. Il se montre si aimable que ses premiers patients sont tout de suite conquis. Mais ce qui va les conquérir le plus, c'est son discours pseudoscientifique : il emploie tellement de mots nouveaux, il donne tellement d'explications recourant à l'étrange et au merveilleux... — Tout ce que l'on vous a dit, à propos de votre santé, c'est de la frime ! — De la frime ! — Oui, et les médicaments que l'on vous a prescrits du pipi de chat ! — Du pipi de chat ! — Oui, mais vous êtes venu juste à temps... Je vais vous donner un remède nouveau qui nous vient d'Amérique. Il est à base de plantes. Indiennes... Le médicament coûte un peu cher – il n'est pas encore commercialisé en Europe — mais il est très efficace. Le patient ou la patiente sont séduits. Ils achètent le médicament miracle qui n'est, en fait que de l'eau colorée et additionnée de sucre... de l'invention du docteur Petiot. Effet placebo jouant, le malade se sent mieux. Il retourne quelques jours après au cabinet, accompagné d'un parent, d'un ami ou d'un voisin... Comme à Villeneuve-sur-Yonne, le cabinet ne va pas désemplir. Il soigne toutes les maladies. En fait, il est spécialiste de toutes les maladies et de tous les troubles et va jusqu'à se dire spécialiste de la désintoxication des drogués. Ni ses méthodes ni ses médicaments ne sont conventionnels, mais qu'importe : les malades se sentent bien avec lui et beaucoup repartent chez eux non pas guéris mais soulagés Le docteur Petiot s'il est un piètre médecin est un bon psychologue. (à suivre...)