Résumé de la 126e partie n Discrédité dans sa ville pour ses vols et ses manigances politiques, Petiot va s'installer avec sa femme à Paris. Il enlève la clientèle à ses confrères. Il se montre si aimable que ses premiers clients sont tout de suite conquis. Pourtant, ce qui va davantage les conquérir, c'est son discours pseudo- scientifique: il emploie tellement de mots nouveaux, il donne tellement d'explications recourant à l'étrange et au merveilleux, parlant d'un médicament miraculeux... Le médicament coûte un peu cher — il n'est pas encore commercialisé en Europe — mais il est très efficace. Le client ou la cliente sont séduits. Ils achètent le médicament-miracle qui n'est en fait que de l'eau colorée et additionnée de sucre... de l'invention du docteur Petiot. Effet placebo jouant, le malade se sent mieux. Il retourne quelques jours au cabinet, accompagné d'un parent, d'un ami ou d'un voisin... Comme à Villeneuve-sur-Yonne, le cabinet ne va désemplir. Il soigne toutes les maladies. Ni ses méthodes ni ses médicaments ne sont conventionnels mais qu'importe : les malades se sentent bien avec lui et beaucoup repartent chez eux non pas guéris mais soulagés. Cependant, des rumeurs courent sur son compte, des rumeurs sans doute propagées par ses adversaires et qui ne sont sans doute pas sans fondement. Ainsi, on lui reproche de fournir de la drogue à des toxicomanes et surtout de pratiquer des avortements. L'avortement était à l'époque illégal et les médecins qui le pratiquaient étaient sévèrement sanctionnés. En 1934, une jeune femme, Raymonde Hanss se présente au cabinet la bouche enflée par un abcès. Le docteur lui fait une piqûre et l'invite à rentrer chez elle, lui donnant rendez-vous pour le lendemain. Elle se met au lit mais pour ne plus se réveiller. La mère accuse aussitôt le docteur Petiot et exige une autopsie. L'autopsie est faite et une dose de morphine élevée est détectée. Or, la justice ne prend pas en considération le rapport d'autopsie et l'affaire est classée. En 1935, Petiot a de nouveau affaire avec la police. Cette fois-ci, il est accusé de prescrire des stupéfiants à ses malades toxicomanes, mais l'enquête ne parvient pas à réunir suffisamment de preuves pour le faire inculper. En décembre 1942, il est appelé pour signer l'acte de décès d'un riche avocat parisien. Il s'y rend, et profitant du désarroi de la famille, il vole 74 000 francs. La famille porte plainte mais le docteur n'est pas inquiété. Bien que gagnant très bien sa vie, Petiot n'arrête pas de chaparder car voler son prochain est un besoin chez lui : il ne peut voir un objet chez un client sans éprouver le désir irrésistible de s'en emparer. Ses poches sont toujours pleines d'objets divers : stylos, rouges à lèvres, porte-clefs, bonbons... Des clients affluent au cabinet de la rue Caumartin. Le bruit circule que le docteur Petiot prescrit des médicaments nouveaux, plus efficaces que ceux que l'on connaît. Des médicaments venus d'Angleterre, d'Amérique ou alors fabriqués par le docteur lui-même. En fait, il s'agit de narcotique et même de l'opium ! Le cabinet ne désemplit pas au grand dam des médecins du quartier. Ceux-ci continuent à l'accabler, à déposer même des plaintes contre lui mais le docteur ne leur accorde aucun intérêt. (à suivre...)