Les résultats complets de deux études américaines confirment que la circoncision réduit bien le risque de contracter le virus du sida. Les données ont été publiées hier, vendredi, dans la revue scientifique britannique The Lancet. D'après une étude de simulation réalisée l'an dernier, la circoncision pourrait prévenir 2 millions d'infections par le virus du VIH / sida et 300 000 morts dans les dix prochaines années. En 2006, 2,8 millions de personnes ont été infectées en Afrique subsaharienne, et 2,1 millions de malades sont morts. On soupçonnait depuis longtemps une vulnérabilité particulière des cellules du prépuce, découpé lors de la circoncision, au virus. Les données publiées par The Lancet proviennent de deux vastes études menées au Kenya et en Ouganda. «La circoncision est l'intervention la plus convaincante qui ait été décrite à ce jour dans le domaine de la prévention du sida.» Il reste que la circoncision de masse poserait problème en Afrique, où le système de santé est déjà débordé. L'ablation doit être réalisée dans de bonnes conditions d'hygiène et requiert beaucoup d'organisation des services médicaux. Plusieurs pays africains comme le Swaziland mettent en place avec les agences onusiennes de nouvelles stratégies permettant d'augmenter le nombre de circoncisions. La circoncision doit s'ajouter aux autres méthodes de prévention déjà employées et non s'y substituer. L'Onusida et l'OMS se réuniront en Suisse début mars pour examiner les résultats de la circoncision et décider des prochaines mesures à adopter pour ralentir la progression de l'épidémie de sida.