Pratiquer systématiquement la circoncision en Afrique subsaharienne pourrait permettre d'éviter, dans les vingt prochaines années, près de six millions de nouvelles infections par le virus du sida (VIH) — dont deux millions dans les dix prochaines années — et trois millions de morts, tels sont les résultats d'une récente étude coordonnée par Brian Williams de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et publiée mardi par la revue américaine Plos Medicine. Cette étude montre que si le bénéfice de la circoncision était confirmé par les essais en cours, le nombre de morts et de nouvelles infections par le VIH dans cette région serait considérablement réduit dans les vingt prochaines années. Cette meilleure protection résulterait d'une réduction considérable, grâce à la circoncision, de la surface de peau comportant de nombreuses cellules immunitaires (cellules dendritiques) très sensibles au VIH. Selon un communiqué de l'institut de recherche (Inserm) pour la première fois en 2005, l'équipe de Bertran Auvert (Inserm), co-signataire de cette nouvelle étude, avait démontré sur 3000 hommes à Orange Farm (Afrique du Sud) que la circoncision réduisait de 60 % en moyenne la transmission du VIH de la femme vers l'homme. Ce travail, paru dans la même revue en 2005, apportait la première démonstration scientifique que la circoncision diminuait fortement le risque de contamination par le VIH, confirmant ainsi les observations allant dans ce sens, ajoute l'Inserm. La nouvelle étude, une modélisation mathématique, suggère que la circoncision masculine pourrait éviter, dans les 20 prochaines années, 6 millions de nouvelles infections par le VIH. Environ un quart des nouveaux cas et morts seraient évités seraient en Afrique du Sud, selon ces calculs. Si les résultats des essais de terrain menés en Ouganda et au Kenya par les National Institute of Health (NIH) américains confirment en septembre 2007 ceux obtenus en 2005 à Orange Farm par Bertrand Auvert, la circoncision serait en bonne voie pour constituer un nouvel outil de prévention contre le VIH, en complément de l'utilisation du préservatif, de l'information et de l'éducation du public, d'après l'Inserm. La circoncision pourrait notamment aider à réduire l'ampleur de l'épidémie en Afrique, en particulier en Afrique australe (Afrique du Sud, Zimbabwe, Botswana, Lesotho, Swaziland...) où la pratique de la circoncision est faible et la prévalence du VIH forte, signale-t-on.