Histoire n La coopérative apicole de Gué-de -Constantine, dans la wilaya d'Alger, est certainement l'une des plus anciennes au niveau national. Et pour cause : elle a été créée à l'époque coloniale par un exploitant agricole d'origine suisse portant le nom de Solari. A l'époque, la coopérative, qui portait l'appellation de Sapina (Société d'apiculture nord-africaine), regroupait un grand nombre d'apiculteurs dont elle défendait les intérêts socio-professionnels. Aujourd'hui encore, elle continue d'assumer ce rôle, mais pas seulement. «A vrai dire, notre souci majeur est d'assurer la survie de la filière et son développement. Pour cela, nous prenons en charge la commercialisation de la production de nos adhérents et mettons à leur disposition les moyens dont ils ont besoin», indique son gérant, Hacène Chaâbane-Chaouch. Outre les apiculteurs de la wilaya d'Alger, la coopérative compte parmi ses membres des professionnels et des amateurs de l'apiculture de certaines régions du Centre du pays dont Tizi Ouzou, Bouira, Médéa et Tipaza. «Les portes de notre coopérative sont ouvertes à tous les apiculteurs qu'ils soient professionnels ou amateurs', note M. Chaâbane-Chaouch. Et de préciser : «La plupart de nos adhérents sont des amateurs qui ont été initiés à l'activité par leurs familles.» Selon notre interlocuteur, la wilaya d'Alger compte très peu de ruches. Celles-ci sont implantées principalement dans les communes de Zéralda, Dar El-Beïda et Birtouta. «Nos adhérents exercent pour la plupart en dehors de la wilaya d'Alger», souligne le responsable de la coopérative, tout en expliquant que l'installation des ruches constitue un véritable casse-tête pour les apiculteurs : «Il est de plus en plus difficile de trouver un terrain adéquat surtout dans certaines wilayas comme Alger, même quand on le trouve, son ou ses propriétaires ne se montrent pas toujours chauds pour le louer en raison des idées reçues sur les abeilles.» Les apiculteurs peinent également, selon M. Chaâbane-Chaouch, à faire face aux maladies qui frappent les abeilles et les changements climatiques qui surviennent régulièrement. «Beaucoup d'entre eux ont fini par jeter l'éponge après avoir subi d'importants dégâts qui leur ont été occasionnés par ces facteurs», relève-t-il. Pour sa part, la coopérative apicole trouve des difficultés à commercialiser la production de ses adhérents. «Ce n'est pas du tout évident, surtout avec la concurrence déloyale des miels importés. Néanmoins, nous ne restons pas les bras croisés, en décembre dernier par exemple, nous avons organisé une foire du miel à laquelle ont pris part une vingtaine d'apiculteurs de la région centre du pays. on veut bien organiser d'autres manifestations de ce genre pour faire la promotion de nos produits, mais nous n'en avons pas les moyens malheureusement», relève son gérant.