Tracas n La voiture n'apporte pas que des satisfactions et des joies. Pour Nawel en tous cas, cela a été plutôt une source d'ennuis. Feryal est une jeune conductrice de 26 ans. Sa petite voiture, achetée par facilité, est tout son passe- temps. «Je ne pouvais pas m'imaginer sans voiture. Deux amies à moi en possèdent et notre sujet de discussion c'est justement nos aventures quotidiennes... sur les routes», raconte-t-elle. Ayant quitté l'école trop tôt, Feryal a d'abord travaillé comme serveuse dans un petit bar-restaurant dans la banlieue ouest d'Alger .Trois ans après, elle a acheté sa voiture et a ouvert un salon de coiffure, avec le soutien financier de son père. Habillée à la limite de la provocation et ayant un vocabulaire plutôt branché, Feryal reconnaît qu'elle ne donne pas trop d'importance au code de la route. «Je conduis comme je veux ! Tout va à l'envers dans notre pays, pourquoi serais-je différente ?», dit elle, ajoutant qu'elle veut changer de voiture. «Pour moi, les voitures c'est comme la mode, ça change !», avoue-t-elle. Pour sa part, Nawel a opté pour une petite voiture utilitaire qu'elle a achetée il y a une année. Sans facilités, dit-elle. Cette employée d'une grande banque à Alger, commence cependant à regretter son choix. «La circulation est très dense, je suis souvent en retard et je m'ennuie à mourir dans les interminables embouteillages dans les rues d'Alger», dit-elle. Nawel a été aussi victime de vol à trois reprises. «Une fois, on m'a volé mon poste radio-cassettes, une autre fois une roue, et la troisième, les deux poignets des portes arrières.» ?gée de 32 ans, Nawel reconnaît aussi qu'elle trouve trop de difficultés pour stationner sa voiture. «ça ne m'arrange pas de payer chaque jour 50 DA au parking.» Même constat pour les frais d'entretien et de carburant. «C'est vrai que rouler en voiture pour une femme est un véritable prestige dans son quartier et au boulot, ça règle aussi beaucoup de problèmes de déplacement. Mais il faut reconnaître, tout d'abord, que c'est un sacrifice.» Par ailleurs, il faut préciser que la croyance qui veut que les femmes ne conduisent que des voitures neuves ou de luxe, n'est pas vraiment juste. Certaines femmes n'hésitent pas à conduire des voitures usées, ou classiquement réservées aux hommes. C'est le cas d'une femme entrepreneur qui conduit une Peugeot 504 à Chéraga. Pour elle, conduire n'est pas une question de frime. «Pour moi, la voiture c'est pour l'utilité. C'est tout ! J'ai entendu beaucoup de commentaires parmi les gens, mais je fais tout ce que je veux», dit-elle. Une autre jeune fille à Baïnem conduit fièrement le fourgon de son père qui est grossiste et ce n'est pas les commentaires des gens dans son quartier qui l'ont arrêtée.