Résumé de la 3e partie n Le policier apprend qu'un certain Bob est le père de la fille. Aussi, il tirait grand profit de Monika. Tout ce que je sais, c'est qu'il travaille officiellement chez un concessionnaire automobile. Il est fou des voitures, il en change sans arrêt. Monika m'a montré le garage une fois. Je vais vous faire un plan, je ne connais pas l'adresse précise. On passait par là un jour toutes les deux en taxi, et Monika m'a dit : «Tu vois, il travaille là, un jour il sera le patron. Peut-être qu'il divorcera alors et qu'on pourra se marier.» Elle était naïve, vous voyez. — C'est Bob comment ? Ah ! ça. Bob et c'est tout ! J'en sais pas plus.» Il y a un Bob dans ce grand garage, au milieu des grosses voitures lustrées de neuf. Un Bob genre playboy, rasé de frais, blouson à la mode et chaussures en lézard. Il prétend ne pas connaître de Monika. Puis il connaît une Monika. Et il sursaute en apprenant sa mort. Il n'a pas l'air au courant. Vraiment pas. Il change de couleur, il a peur, c'est un lâche. La nuit du crime, il était de sortie, il a des témoins. Il jure que le chantage n'est pas son affaire et qu'il ne faut pas chercher l'assassin dans le petit carnet. «Tous des hommes bien. Des amis de Monika, vous verrez...» Quelque chose tracasse le gandin. Le commissaire le voit bien. Comme il voit bien que ce type dénoncerait plutôt sa mère que d'être soupçonné d'avoir volé un œuf. «Vous êtes sûr que c'est un homme, l'assassin ?» Bonne question. En effet, a priori le commissaire a pensé à un homme, c'était logique, mais rien ne le prouve. «Allez-y... il est possible que ce soit une femme. Quoique les femmes étranglent rarement. — Je suis marié, commissaire. C'est ma femme qui possède 50% de ce garage. — Et alors ? — Je sais qu'elle est sortie il y a trois jours, justement, ce soir-là. Je le sais, parce que je suis rentré à la maison vers minuit, une heure, je me rappelle pas l'heure exacte. Je suis venu chercher de l'argent pour le casino. On y aIlait avec des copains. J'ai fait doucement, pour ne pas la réveiller et donner des explications. L'argent est dans la chambre, dans un coffre. Eh bien, elle n'était pas là, nulle part dans la maison. Elle sort souvent ? — Non. D'ailleurs, le lendemain, elle m'a raconté une histoire plutôt bizarre, une amie malade qui avait téléphoné, du vent, quoi. — Et vous n'avez rien dit ? — Vous savez, c'est ma femme qui décide, et elle est pas facile de caractère. Quand vous la verrez.» Le commissaire la voit. Dans son bureau au premier étage, au-dessus des voitures et de son gandin d'époux. Une femme forte de caractère. Forte dans les affaires forte physiquement, forte en voix. «Vous désirez ?» Elle n'a pas d'alibi pour cette soirée. Elle se défend pied à pied, mais son époux de pacotille s'évertue à trouver des indices. Lorsqu'il est rentré de sa soirée au casino, elle dormait, mais il a vu ses vêtements dans la salle de bains mouillés. Or, il ne pleuvait pas en plein mois de mai. Cela suffit pour une perquisition. Pour trouver le compte-rendu d'un détective privé, donnant l'adresse de Monika, avec des photos d'elle et de l'enfant... Cette femme de trente ans avouera enfin avoir décidé, froidement, de tuer Monika, parce qu'elle entravait la carrière de son mari et lui soutirait de l'argent pour élever un enfant qui n'était peut-être même pas le sien ! D'ailleurs, l'enfant s'est réveillé, il a crié, il est venu jusque dans le salon et, avant de partir, pour le faire taire, elle lui a, de son propre aveu, «flanqué une fessée et l'a remis au lit» !... Résultat de ce crime sordide : la prison à vie pour elle. Le petit Frantz a été confié aux parents de sa mère, qui ne l'avaient jamais vu et ignoraient son existence. M. Bob, lui, dirige le garage et roule en Jaguar le dimanche.